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Defense et illustration de la langue francaise resume

Défense et illustration de la langue française -

ceux-l certes mritent bien la punition de celui qui, ravi au tribunal du grand juge, rpondit qu'il tait cicronien. avoir, le plus succinctement qu'il m'a t possible, ouvert le chemin ceux qui dsirent l'amplification de notre langue, il me semble bon et ncessaire de rpondre ceux qui l'estiment barbare et irrgulire, incapable de cette lgance et copie, qui est en la grecque et romaine : d'autant (disent-ils) qu'elle n'a ses dclinaisons, ses pieds et ses nombres, comme ces deux autres langues. de la littérature - les écrivains, les poètes, les romans, les bandes dessinées. vu qu'ils trahissent ceux qu'ils entreprennent exposer, les frustrant de leur gloire, et par mme moyen sduisent les lecteurs ignorants, leur montrant le blanc pour le noir : qui, pour acqurir le nom de savants, traduisent crdit les langues, dont jamais ils n'ont entendu les premiers lments, comme l'hbraque et la grecque : et encore pour mieux se faire valoir, se prennent aux potes, genre d'auteurs certes auquel si je savais, ou voulais traduire, je m'adresserais aussi peu, cause de cette divinit d'invention, qu'ils ont plus que les autres, de cette grandeur de style, magnificence de mots, gravit de sentences, audace et varit de figures, et mille autres lumires de posie : bref cette nergie, et ne sais quel esprit, qui est en leurs crits, que les latins appelleraient . quant aux espces de vers qu'ils veulent limiter, elles sont aussi diverses que la fantaisie des hommes et que la mme nature. de l sont nes en la langue latine ces fleurs et ces fruits colors de cette grande loquence, avec ces nombres et cette liaison si artificielle, toutes lesquelles choses, non tant de sa propre nature que par artifice, toute langue a coutume de produire. il y en a qui fort superstitieusement entremêlent les vers masculins avec les féminins, comme on peut voir aux psaumes traduits par marot : ce qu’il a observé (comme je crois) afin que plus facilement on les pût chanter sans varier la musique, pour la diversité des mesures, qui se trouveraient à la fin des vers. a ce propos je ne puis assez blmer la sotte arrogance et tmrit d'aucuns de notre nation, qui, n'tant rien moins que grecs ou latins, dprisent et rejettent d'un sourcil plus que stoque toutes choses crites en franais, et ne me puis assez merveiller de l'trange opinion d'aucuns savants, qui pensent que notre vulgaire soit incapable de toutes bonnes lettres et rudition, comme si une invention, pour le langage seulement, devait tre juge bonne ou mauvaise. mais, bon dieu, combien de mer nous reste encore avant que nous soyons parvenus au port ! bien peu me soucierai-je de l'lgance d'oraison qui est en platon et en aristote, si leurs livres sans raison taient crits. et si on veut dire que diverses langues sont aptes signifier diverses conceptions : aucunes les conceptions des doctes, autres celles des indoctes : et que la grecque principalement convient si bien avec les doctrines, que pour les exprimer il semble qu'elle ait t forme de la mme nature, non de l'humaine providence. j'entends bien que les professeurs des langues ne seront pas de mon opinion, encore moins ces vnrables druydes, qui pour l'ambitieux dsir qu'ils ont d'tre entre nous ce qu'tait le philosophe anacharsis entre les scythes, ne craignent rien tant que le secret de leurs mystres, qu'il faut apprendre d'eux, non autrement que jadis les jours des chaldes, soit dcouvert au vulgaire, et qu'on ne crve (comme dit cicron) les yeux des corneilles. tu as exemple de ce vice en infinis endroits de ces petites poésies françaises. quant aux vertus et vices du pome si diligemment traits par les anciens, comme aristote, horace, et aprs eux hironyme vide ; quant aux figures des sentences et des mots, et toutes les autres parties de l'locution, les lieux de commisration, de joie, de tristesse, d'ire, d'admiration et autres commotions de l'me : je n'en parle point, aprs si grand nombre d'excellents philosophes et orateurs qui en ont trait, que je veux avoir t bien lus et relus de notre pote, premier qu'il entreprenne quelque haut et excellent ouvrage. cicron en parle au livre de divination, voulant prouver par cette curieuse diligence que les vers des sibylles taient faits par artifice et non par inspiration divine. seulement veux-je admonester celui qui aspire une gloire non vulgaire, s'loigner de ces ineptes admirateurs, fuir ce peuple ignorant, peuple ennemi de tout rare et antique savoir : se contenter de peu de lecteurs, l'exemple de celui qui pour tous auditeurs ne demandait que platon; et d'horace, qui veut ses oeuvres tre lus de trois ou quatre seulement, entre lesquels est auguste. l'une est cette inversion de lettres en un propre nom qui porte quelque devise convenable la personne, comme en franoys de valoys : de faon suys royal ; henry de valoys : roy es de nul hay. je ne veux pas donner si haut los notre langue, parce qu'elle n'a point encore ses cicrons et virgiles ; mais j'ose bien assurer que si les savants hommes de notre nation la daignaient autant estimer que les romains faisaient la leur, elle pourrait quelquefois, et bientt, se mettre au rang des plus fameuses. quelque autre, voulant trop s'loigner du vulgaire, est tomb en obscurit aussi difficile claircir en ses crits aux plus savants, comme aux plus ignares. au fort, comme dmosthne rpondit quelquefois aeschine, qui l'avait repris de ce qu'il usait de mots pres et rudes, de telles choses ne dpendre les fortunes de grce : aussi dirai-je, si quelqu'un se fche de quoi je parle si librement, que de l ne dpendent les victoires du roi henry, qui dieu veuille donner la flicit d'auguste et la bont de trajan. les vers peuvent être de longueurs variables, ainsi ronsard crée des vers de 4, 5, 6 pieds ; mais on préfère l'alexandrin, si possible coupé à l'hémistiche. lis donc, et relis premirement, pote futur, feuillette de main nocturne et journelle les exemplaires grecs et latins, puis me laisse toutes ces vieilles posies franaises aux jeux floraux de toulouse et au puy de rouen : comme rondeaux, ballades, virelais, chants royaux, chansons et autres telles piceries, qui corrompent le got de notre langue et ne servent sinon porter tmoignage de notre ignorance. du bellay montre sa reconnaissance envers françois ier, « notre feu bon roi et père », pour le rôle que celui-ci a joué dans les arts et la culture : création du collège des lecteurs royaux, pérennisation d'une bibliothèque du roi enrichie d'achats et du dépôt légal. et certes comme icelle prononciation, et geste appropri la matire que l'on traite, voire le jugement de dmosthne, est le principal de l'orateur : aussi n'est-ce peu de chose que de prononcer ses vers de bonne grce. n'estime pourtant notre vulgaire, tel qu'il est maintenant, tre si vil et abject, comme le font ces ambitieux admirateurs des langues grecque et latine, qui ne penseraient, et fussent-ils la mme pith, desse de persuasion, pouvoir rien dire de bon, si n'tait en langage tranger et non entendu du vulgaire. l'office d'elle est d'ajouter, ter ou muer loisir ce que cette premire imptuosit et ardeur d'crire n'avait permis de faire. on crée des élégies, des épîtres, des églogues, mais surtout des odes, des sonnets et de l'épopée, genre qui donne de la noblesse à la poésie. et quant ce point, les fidles traducteurs peuvent grandement servir et soulager ceux qui n'ont le moyen unique de vaquer aux langues trangres. distille, avec un style coulant et non scabreux, ces pitoyables lgies, l'exemple d'un ovide, d'un tibulle et d'un properce, y entremlant quelquefois de ces fables anciennes, non petit ornement de posie. j'ai (ce me semble) d assez contenter ceux qui disent que notre vulgaire est trop vil et barbare pour traiter si hautes matires que la philosophie. l donc, franais, marchez courageusement vers cette superbe cit romaine : et des serves dpouilles d'elle (comme vous avez fait plus d'une fois) ornez vos temples et autels. ainsi veulent-ils faire de toutes les disciplines, qu'ils tiennent enfermes dedans les livres grecs et latins, ne permettant qu'on les puisse voir autrement : ou les transporter de ces paroles mortes en celles qui sont vives, et volent ordinairement par les bouches des hommes. et certes (comme dit un grand auteur de rhtorique, parlant de la flicit qu'ont les grecs en la composition de leurs mots) je ne pense que telles choses se fassent par la nature desdites langues, mais nous favorisons toujours les trangers. les autres projets wikimedia :La défense et illustration de la langue française, sur wikisource.

Défense et Illustration de la langue française - Vikidia, l

toutefois quelques-uns de notre temps ont entrepris de le faire parler franais. non homre seul entre les grecs, non virgile entre les latins, ont acquis los et rputation. les anciens sont alors des maîtres dont on suit les leçons et non des modèles copiés sans recul. arthmidore aussi le stoque a laiss en son livre des songes un chapitre de l'anagrammatisme, o il montre que par l'inversion des lettres on peut exposer les songes. et si ces auteurs eussent jug que jamais, pour quelque diligence et culture qu'on y et pu faire, elles n'eussent su produire plus grand fruit, se fussent-ils tant efforcs de les mettre au point o nous les voyons maintenant? et vous autres si mal quips, dont l'ignorance a donn le ridicule nom de rimeurs notre langue (comme les latins appellent leurs mauvais potes versificateurs), oserez-vous bien endurer le soleil, la poudre et le dangereux labeur de ce combat ? et si elle n'est si curieusement rgle, ou plutt lie et gne en ses autres parties, aussi n'a-t-elle point tant d'htroclites et anormaux monstres tranges que la grecque et latine. je ne veux oublier l'mendation,Partie certes la plus utile de nos tudes. il est vrai que, par succession de temps, les unes, pour avoir t plus curieusement rgles, sont devenues plus riches que les autres ; mais cela ne se doit attribuer la flicit desdites langues, mais au seul artifice et industrie des hommes. vrai est que le nom de celui-ci (pour autant que ces deux langues sont plus fameuses) s'tend en plus de lieux : mais bien souvent, comme la fume qui sort grosse au commencement, peu peu s'vanouit parmi le grand espace de l'air, il se perd, ou pour tre opprim de l'infinie multitude des autres plus renomms, il demeure quasi en silence et obscurit. ne demeurerai longuement en ce qui s'ensuit, pour ce que notre pote, tel que je le veux, le pourra assez entendre par son bon jugement, sans aucunes traditions de rgles. je suis content que ces flicits nous soient communes avec autres nations, principalement l'italie : mais quant la pit, religion, intgrit de moeurs, magnanimit de courages, et toutes ces vertus rares et antiques (qui est 1a vraie et solide louange), la france a toujours obtenu, sans controverse, le premier lieu. celui qui fait renatre aristophane et feint si bien le nez de lucien, en porte bon tmoignage. il est bien vrai que nous usons du prescript de nature, qui pour parler nous a seulement donn la langue. a ce propos, il me souvient avoir ou dire maintes fois quelques-uns de leur acadmie, que le roi franois (je dis celui franois, qui la france ne doit moins qu' auguste rome) avait dshonor les sciences, et laiss les doctes en mpris. garde-toi aussi de tomber en un vice commun, mme aux plus excellents de notre langue, c'est l'omission des articles. la mission première de la défense est d’être une préface exposant globalement les choix poétiques de l’auteur, où il importe à du bellay de légitimer sa production et de se démarquer, au nom de son groupe, des idées et des modèles exposés un an auparavant par l’art poétique de thomas sébillet. quant aux pieds et aux nombres, je dirai au second livre en quoi nous les rcompensons. car outre que les vertus de l'un sont pour la plus grande part communes l'autre, je n'ignore point qu'tienne dolet, homme de bon jugement en notre vulgaire, a form l'orateur franais, que quelqu'un (peut-tre) ami de la mmoire de l'auteur et de la france, mettra de bref et fidlement en lumire. mais si les grecs et latins eussent t superstitieux en cet endroit, qu'auraient-ils ores de quoi magnifier si hautement cette copie, qui est en leurs langues ? si aucuns ont vu quelques oeuvres de ce temps-l, sous titre de traduction, j'entends de cicron, de virgile, et de ce bienheureux sicle d'auguste, ils ne pourront dmentir ce que je dis. viii : d'amplifier la langue franaise par l'imitation des anciens auteurs grecs et romains. imitant les meilleurs auteurs grecs, se transformant en eux, les dvorant ; et, aprs les avoir bien digrs, les convertissant en sang et nourriture : se proposant, chacun selon son naturel et l'argument qu'il voulait lire, le meilleur auteur, dont ils observaient diligemment toutes les plus rares et exquises vertus, et icelles comme greffes, ainsi que j'ai dit devant, entaient et appliquaient leur langue. pensent-ils donc, je ne dis galer, mais approcher seulement de ces auteurs, en leurs langues, recueillant de cet orateur et de ce pote ores un nom, ores un verbe, ores un vers et ores une sentence ? je ne parlerai ici de la temprie de l'air, fertilit de la terre, abondance de tous genres de fruits ncessaires pour l'aise et entretien de la vie humaine, et autres innumrables commodits, que le ciel, plus prodigalement que libralement, a largi la france. il lui faudra l'enrichir avec ses camarades de la pléiade pour en faire une langue de référence et d’enseignement.'entends avoir t bti par les autres, j'ai bien voulu pour le devoir en quoi je suis oblig la patrie, tellement quellement. ceux qui admirent volontiers les petites choses, et dprisent ce qui excde leur jugement, en feront tels cas qu'ils voudront : mais je sais bien que les savants ne les mettront en autre rang que de ceux qui parlent bien franais, et qui ont (comme disait cicron des anciens auteurs romains) bon esprit, mais bien peu d'artifice. de la reine arsino, qui fut femme dudit ptolme, arsinoh, hravion, c'est--dire la violette de junon. et qui gardera nos successeurs d'observer telles choses, si quelques savants et non moins ingnieux de cet ge entreprennent de les rduire en art, comme cicron promettait de faire au droit civil : chose qui quelques-uns a sembl impossible, aux autres non. les genres poétiques à la mode au moyen âge, comme le rondeau, le lai, la chanson sont abandonnés. a ceux-ci je veux bien, s'il m'est possible, faire changer d'opinion par quelques raisons que brivement j'espre dduire, non que je me sente plus clairvoyant en cela, ou autres choses qu'ils ne sont, mais pour ce que l'affection qu'ils portent aux langues trangres ne permet qu'ils veuillent faire sain et entier jugement de leur vulgaire. et quant ce, te fourniront de matire les louanges des dieux et des hommes vertueux, le discours fatal des choses mondaines, la sollicitude des jeunes hommes, comme l'amour, les vins libres, et toute bonne chre. ne crains donc, pote futur, d'innover quelque terme en un long pome, principalement, avec modestie toutefois, analogie et jugement de l'oreille, et ne te soucie qui le trouve bon ou mauvais : esprant que la postrit l'approuvera, comme celle qui donne foi aux choses douteuses, lumire aux obscures, nouveaut aux antiques, usage aux non accoutumes, et douceur aux pres et rudes.

Defense et illustration de la langue francaise resume +La Défense et illustration de la langue française — Wikipédia

Défense et illustration de la langue française

il vaudrait beaucoup mieux crire sans imitation, que ressembler un mauvais auteur : vu mme que c'est chose accorde entre les plus savants, le naturel faire plus sans la doctrine, que la doctrine sans le naturel : toutefois d'autant que l'amplification de notre langue (qui est ce que je traite) ne se peut faire sans doctrine et sans rudition, je veux bien avertir ceux qui aspirent cette gloire d'imiter les bons auteurs grecs et romains, voire bien italiens, espagnols et autres : ou du tout n'crire point, sinon soi comme on dit, et ses muses. chante-moi d'une musette bien rsonnante et d'une flte bien jointe ces plaisantes glogues rustiques, l'exemple de thocrite et de virgile ; marines, l'exemple de sennazar, gentilhomme napolitain. du temps donc et du lieu qu'il faut lire pour la cogitation, je ne lui en baillerai autres prceptes, que ceux que son plaisir et sa disposition lui ordonneront. pour ce que d'une si grande chose il vaut trop mieux (comme de carthage disait t. les autres se dlectent du secret des chambres et doctes tudes. suivent le quintil horatian d’aneau, qui réhabilite les proscriptions, et la réplique de guillaume des autels signalant les dangers de l’imitation. puisse ni des des yeux, ni des oreilles, ni d'aucun sens apercevoir, mais. et qui voudra de bien prs y regarder, trouvera que notre langue franaise n'est si pauvre qu'elle ne puisse rendre fidlement ce qu'elle emprunte des autres ; si infertile qu'elle ne puisse produire de soi quelque fruit de bonne invention, au moyen de l'industrie et diligence des cultivateurs d'icelle, si quelques-uns se trouvent tant amis de leur pays et d'eux-mmes qu'ils s'y veuillent employer. que s'il tait, comme la grecque et latine, pri et mis en reliquaire de livres, je ne doute point qu'il ne ft (ou peu s'en faudrait) aussi difficile apprendre comme elles sont. de peur que le vent d'affection ne pousse mon navire si avant en cette mer que je sois en danger de naufrage, reprenant la route que j'avais laisse, je veux bien avertir celui qui entreprendra un grand oeuvre, qu'il ne craigne point d'inventer, adopter et composer l'imitation des grecs, quelques mots franais, comme cicron se vante d'avoir fait en sa langue. les uns aiment les fraches ombres des forts, les clairs ruisselets doucement murmurant parmi les prs orns et tapisss de verdure. quoi donc, dira quelqu'un, veux-tu l'exemple de ce marsye, qui osa comparer sa flte rustique la douce lyre d'apollon, galer ta langue la grecque et latine ?éfense et Illustration de la langue française est un petit ouvrage placé en tête du premier recueil poétique de Joachim Du Bellay, l'Olive et quelques autres œuvres poétiques, publié en 1549, et qui se présente comme un manifeste polémique en faveur d'un renouveau de la langue et des Lettres françaises. et si pour trouver l'or et l'argent, le fer n'y viole point les sacres entrailles de notre antique mre : si les gemmes, les odeurs et autres corruptions de la premire gnrosit des hommes n'y sont point cherches du marchand avare : aussi le tigre enrag, la cruelle semence des lions, les herbes empoisonneresses et tant d'autres pestes de la vie humaine, en sont bien loignes. je sais que beaucoup me reprendront, qui ai os le premier des franais introduire. du bellay veut faire de la langue française « barbare» et «vulgaire » une langue élégante et digne. depuis, les grecs transportrent ce nom aux moeurs brutaux et cruels, appelant toutes nations, hors la grce, barbares. lieu ne me semble mal propos dire un mot de la prononciation, que les grecs appellent npokrisiv : afin que s'il t'advient de rciter quelquefois tes vers, tu les prononces d'un son distinct, non confus, viril, non effmin, avec une voix accommode toutes les affections que tu voudras exprimer en tes vers. les oiseaux, les poissons, et les btes terrestres de quelconque manire, ores avec un son, ores avec l'autre, sans distinction de paroles, signifient leurs affections : beaucoup plutt nous hommes devrions faire le semblable, chacun avec sa langue, sans avoir recours aux autres. mais il se devrait faire l'avenir qu'on peut parler de toute chose, par tout le monde, et en toute langue. du bellay, défense et illustration de la langue française. ces quivoques donc et ces simples, rims avec leurs composs, comme un baisser et abaisser, s'ils ne changent ou augmentent grandement la signification de leurs simples, me soient chasss bien loin : autrement qui ne voudrait rgler sa rime comme j'ai dit, il vaudrait beaucoup mieux ne rimer point, mais faire des vers libres, comme a fait ptrarque en quelque endroit, et de notre temps le seigneur loys aleman en sa non moins docte que plaisante agriculture. donnez en cette grce menteresse, et y semez encore un coup la fameuse nation des gallogrecs.« défense et illustration de la langue française » expliqué aux enfants par vikidia, l’encyclopédie junior. quand je dis que la rime doit tre riche, je n'entends qu'elle soit contrainte et semblable celle d'aucuns, qui pensent avoir fait un grand chef-d'oeuvre en franais quand ils ont rim un imminent et un minent, un misricordieusement et un mlodieusement, et autres de semblable farine, encore qu'il n'y ait sens ou raison qui vaille : mais la rime de notre pote sera volontaire, non force ; reue, non appele ; propre, non aline ; naturelle, non adoptive ; bref, elle sera telle que le vers tombant en icelle, ne contentera moins l'oreille qu'une bien harmonieuse musique tombant en un bon et parfait accord. je suis d'opinion que vous vous retiriez au bagage avec les pages et laquais, ou bien (car j'ai piti de vous) sous les frais ombrages, aux somptueux palais des grands seigneur et cours magnifiques des princes, entre les dames et damoiselles o vos beaux et mignons crits, non de plus longue dure que votre vie, seront reus, admirs et adors, non point aux doctes tudes et riches bibliothques des savants. xii : exhortation aux franais d'crire en leur langue, avec les louanges de la france. poète doit beaucoup travailler son texte: il doit prendre soin de la versification. si en telles manires de parler gt la douceur des langues, je confesse que la ntre est rude et malsonnante. liéessuivi des pages liéesimporter un fichierpages spécialesadresse permanenteinformation sur la pageélément wikidataciter cette page. il prône donc l'enrichissement de la langue française au moyen de l'imitation des auteurs anciens. ce qui tombe sous quelque mesure et jugement de l'oreille (dit cicron) en latin s'appelle numerus, en grec rnqmov, non point seulement au vers, mais l'oraison. quelque opinitre rpliquera encore : ta langue tarde trop recevoir cette perfection. ce que je prtends prouver si clairement, que nul n'y voudra (ce crois-je) contredire, s'il n'est manifeste calomniateur de la vrit.

Défense et illustration de la langue française

personnes de bon esprit entendront assez, que cela, que j'ai dit pour la dfense de notre langue, n'est pour dcourager aucun de la grecque et latine ; car tant s'en faut que je sois de cette opinion, que je confesse et soutiens celui de ne pouvoir faire oeuvre excellent en son vulgaire, qui soit ignorant de ces deux langues, ou qui n'entende la latine pour le moins. je vous demande donc vous autres, qui ne vous employez qu'aux translations, si ces tant fameux auteurs se fussent amuss traduire, eussent-ils lev leur langue l'excellence et hauteur o nous la voyons maintenant ? x : que la langue franaise n'est incapable de la philosophie,Et pourquoi les anciens taient plus savants que les hommes de notre ge. je veux bien en passant dire un mot ceux qui ne s'emploient qu' orner et amplifier nos romans, et en font des livres certainement en beau et fluide langage, mais beaucoup plus propre bien entretenir damoiselles, qu' doctement crire : je voudrais bien (dis-je) les avertir d'employer cette grande loquence recueillir ces fragments de vieilles chroniques franaises, et comme a fait tite-live des annales et autres anciennes chroniques romaines, en btir le corps entier d'une belle histoire, y entremlant propos ces belles concions et harangues, l'imitation de celui que je viens de nommer, de thucydide, salluste, ou quelque autre bien approuv, selon le genre d'crire o ils se sentiraient propres. je laisserai en cet endroit les superstitieuses raisons de ceux oui soutiennent que les mystres de la thologie ne doivent tre dcouverts, et quasi comme profans en langage vulgaire, et ce que vont allguant ceux qui sont d'opinion contraire. mais il faut se nourrir longuement et abondamment des idées, du style des anciens et avec cette nourriture bien digérée il faut créer quasi spontanément sa propre œuvre en français. je n'ai entrepris de faire comparaison de nous ceux-l, pour ne faire tort la vertu franaise, la confrant la vanit grgeoise : et moins ceux-ci, pour la trop ennuyeuse longueur que ce serait de rpter l'origine des deux nations, leurs faits, leurs lois, moeurs et manires de vivre : les consuls, dictateurs et empereurs de l'une, les rois, ducs et princes de l'autre. voil pourquoi les femmes mmes aspiraient cette gloire d'loquence et rudition, comme sapho, corynne, cornlie, et un millier d'autres, dont les noms sont conjoints avec la mmoire des grecs et romains. car cette disputation n'est propre ce que j'ai entrepris, qui est seulement de montrer que notre langue n'a point eu sa naissance les dieux et les astres si ennemis, qu'elle ne puisse un jour parvenir au point d'excellence et de perfection aussi bien que les autres, attendu que toutes sciences se peuvent fidlement et copieusement traiter en icelle, comme on peut voir en si grand nombre de livres grecs et latins, voire bien italiens, espagnols et autres traduits en franais par maintes excellentes plumes de notre temps. ne pensez donc, imitateurs, troupeau servile, parvenir au point de leur excellence, vu qu' grand'peine avez-vous appris leurs mots, et voil le meilleur de votre ge pass. quant au son, et je ne sais quelle naturelle douceur (comme ils disent) qui est en leurs langues, je ne vois point que nous l'ayons moindre, au jugement des plus dlicates oreilles. et quand la barbarie des moeurs de nos anctres eut d les mouvoir nous appeler barbares, si est-ce que je ne vois point pourquoi on nous doive maintenant estimer tels, vu qu'en civilit de moeurs, quit de lois, magnanimit de courages, bref, en toutes formes et manires de vivre non moins louables que profitables, nous ne sommes rien moins qu'eux ; mais bien plus, vu qu'ils sont tels maintenant, que nous les pouvons justement appeler par le nom qu'ils ont donn aux autres. vi : des mauvais traducteurs, et de ne traduire les potes. la philosophie vraiment les a adopts pour ses fils, non pour tre ns en grce, mais pour avoir d'un haut sens bien parl, et bien crit d'elle. et premier, c'est une chose accorde entre tous les meilleurs auteurs de rhtorique, qu'il y a cinq parties de bien dire : l'invention, l'locution, la disposition, la mmoire et la prononciation. accommode donc tels noms propres de quelque langue que ce soit l'usage de ton vulgaire : suivant les latins, qui pour hraklhv ont dit hercules, pour qhseuv theseus : et dis hercule, thse, achille, ulysse, virgile, cicron, horace.)souvent dérivés du français parlé en ile-de-france ou dans le val-de-loire. mais je ne veux que notre pote regarde si superstitieusement ces petites choses, et lui doit suffire que les deux dernires syllabes soient unissones, ce qui arriverait en la plus grande part, tant en voix qu'en criture, si l'orthographe franaise n'et point t dprave par les praticiens. qui penseront que je suis trop grand admirateur de ma langue, aillent voir le premier livre , fait par ce pre de l'loquence latine cicron, qui au commencement dudit livre, entre autres choses, rpond ceux qui dprisaient les choses crites en latin, et les aimaient mieux lire en grec. pourtant est-il ncessaire afin que nos crits, comme enfants nouveau-ns, ne nous flattent, les remettre part, les revoir souvent, et en la manire des ours, force de lcher, leur donner forme et faon de membres, non imitant ces importuns versificateurs nomms des grecs monsopatagoi, qui rompent toutes heures les oreilles des misrables auditeurs par leurs nouveaux pomes. j'ai bien voulu (lecteur studieux de la langue franaise) demeurer longuement en cette partie, qui te semblera (peut-tre) contraire ce que j'ai promis : vu que je ne prise assez hautement ceux qui tiennent le premier lieu en notre vulgaire, qui avais entrepris de le louer et dfendre : toutefois je crois que tu ne le trouveras point trange, si tu considres que je ne le puis mieux dfendre, qu'attribuant la pauvret d'icelui, non son propre et naturel, mais la ngligence de ceux qui en ont pris le gouvernement : et ne te puis mieux persuader d'y crire, qu'en te montrant le moyen de l'enrichir et illustrer, qui est l'imitation des grecs et romains.® est une marque déposée de la wikimedia foundation, inc. tous les anciens potes franais, quasi un seul, guillaume du lauris et jean de meung sont dignes d'tre lus, non tant pour ce qu'il y ait en eux beaucoup de choses qui se doivent imiter des modernes, comme pour y voir quasi comme une premire image de la langue franaise, vnrable pour son antiquit. faut imiter les anciens (c'est-à-dire les auteurs grecs et latins). il vous semblera passer de l'ardente montagne d'aetn sur le froid sommet du caucase. et tout ainsi qu'entre les auteurs latins, les meilleurs sont estims ceux qui de plus prs ont imit les grecs, je veux aussi que tu t'efforces de rendre, au plus prs du naturel que tu pourras, la phrase et manire de parler latine, en tant que la proprit de l'une et l'autre langue le voudra permettre. et si on veut dire que la philosophie est un faix d'autres paules que de celles de notre langue, j'ai dit au commencement de cette oeuvre, et le dis encore, que toutes langues sont d'une mme valeur, et des mortels une mme fin d'un mme jugement formes. de 1549 Ce manifeste de l'école de Ronsard la future Pléiade condamne les créations poétiques néolatines du Moyen Âge tout en recommandant. vous semble-t-il point, messieurs, qui tes si ennemis de votre langue, que notre pote ainsi arm puisse sortir la campagne et se montrer sur les rangs, avec les braves escadrons grecs et romains ? vous souvienne de votre ancienne marseille, seconde athnes, et de votre hercule gallique, tirant les peuples aprs lui par leurs oreilles, avec une chane attache sa langue. bien, dirai-je, que jean le maire de belges me semble avoir premier illustr et les gaules et la langue franaise, lui donnant beaucoup de mots et manires de parler potiques, qui ont bien servi mme aux plus excellents de notre temps. tu as horace entre les latins fort heureux en ceci, comme en toutes choses. cela fait (dis-je), les romains ont bti tous ces beaux crits que nous louons et admirons si fort : galant ores quelqu'un d'iceux, ores le prfrant aux grecs. voyez les conditions d’utilisation pour plus de détails, ainsi que les crédits graphiques.

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et bien que n'ayons cet usage de pieds comme eux, si est-ce que nous avons un certain nombre de syllabes en chacun genre de pome, par lesquelles, comme par chanons, le vers franais li et enchan est contraint de se rendre en cette troite prison de rime, sous la garde, le plus souvent, d'une coupe fminine, fcheux et rude gelier et inconnu des autres vulgaires. ces gants ennemis du ciel veulent-ils limiter la puissance des dieux, et ce qu'ils ont par un singulier bnfice donn aux hommes, restreindre et enserrer en la main de ceux qui n'en sauraient faire bonne garde ? on peut réutiliser les mots français qui ont été oubliés au cours des siècles, on peut également remettre en usage des mots existants dans d'autres langues du royaume comme la langue d'oc, voire reprendre des mots des dialectes provinciaux : (le picard, le normand. que plt dieu le naturel d'un chacun tre aussi candide louer les vertus, comme diligent observer les vices d'autrui. la nature (dont quelque personnage de grande renomme non sans raison a dout, si on la devait appeler mre ou martre) et donn aux hommes un commun vouloir et consentement, outre les innumrables commodits qui en fussent procdes, l'inconstance humaine n'et eu besoin de se forger tant de manires de parler. qu'on ne m'allgue point aussi que les potes naissent, car cela s'entend de cette ardeur et allgresse d'esprit qui naturellement excite les potes, et sans laquelle toute doctrine leur serait manque et inutile. texte, plaidoyer en faveur de la langue française, paraît dix ans après l'ordonnance de villers-cotterêts qui impose le français comme langue du droit et de l'administration française. pour cela on peut utiliser l'infinitif en guise de nom (l'aller, le vivre. la rime, je suis bien d'opinion qu'elle soit riche, pour ce qu'elle nous est ce qu'est la quantit aux grecs et latins. ne m'a point retir de mon entreprise, pource que j'ai toujours estim notre posie franaise tre capable de quelque plus haut et meilleur style que celui dont nous nous sommes si longuement contents. mais la gloire de celui-l, d'autant qu'elle se contient en ses limites, et n'est divise en tant de lieux que l'autre, est de plus longue dure, comme ayant son sige et demeure certaine. j'ai bien voulu dire ce mot, pour ce que la curiosit humaine admire trop plus les choses rares, et difficiles trouver, bien qu'elles ne soient si commodes pour l'usage de la vie, comme les odeurs et les gemmes, que les communes et ncessaires, comme le pain et le vin. mais vous ne serez dj si bons maons (vous qui tes si grands zlateurs des langues grecque et latine) que leur puissiez rendre cette forme que leur donnrent premirement ces bons et excellents architectes, et si vous esprez (comme fit esculape des membres d'hippolyte) que par ces fragments recueillis elles puissent tre ressuscites, vous vous abusez : ne pensant point qu' la chute de si superbes difices, conjointe la ruine fatale de ces deux puissantes monarchies, une partie devint poudre et l'autre doit tre en beaucoup de pices, lesquelles vouloir rduire en un serait chose impossible : outre que beaucoup d'autres parties sont demeures aux fondements des vieilles murailles, ou, gares par le long cours des sicles, ne se peuvent trouver d'aucun. ainsi donc toutes les choses que la nature a cres, tous les arts et sciences, en toutes les quatre parties du monde, sont chacune endroit soi une mme chose ; mais, pour ce que les hommes sont de divers vouloir, ils en parlent et crivent diversement. tu en as assez d'autres exemples s grecs et latins, mme en ces divines expriences de virgile, comme du fleuve glac, des douze signes du zodiaque, d'iris, des douze labeurs d'hercule et autres. a été écrit par joachim du bellay, qui y exprime les idées d'un groupe littéraire du xvie siècle, la brigade, dont le nom deviendra la pléiade.'auteur prie les lecteurs diffrer leur jugement jusques la fin du livre, et ne le condamner sans avoir premirement bien vu, et examin ses raisons. par quoi venant rdifier cette fabrique, vous serez bien loin de lui restituer sa premire grandeur, quand o soulait tre la salle, vous ferez par aventure les chambres, les tables ou la cuisine, confondant les portes et les fentres, bref, changeant toute la forme de l'difice. on peut même, à l'imitation du latins et du grec créer des mots composés en juxtaposant des noms et des adjectifs, des adverbes et des adjectifs (mal-rassis); des verbes et des complément directs (mouton porte-laine, été donne-vin), mais gare à l'abus de telles créations qui faites systématiquement peuvent vite tourner au ridicule . vous dprisez notre vulgaire, par aventure non pour autre raison, sinon que ds enfance et sans tude nous l'apprenons, les autres avec grand'peine et industrie. les larges campagnes grecques et latines sont dj si pleines, que bien peu reste d'espace vide. a quoi a bien aid l'envie des romains, qui, comme par une certaine conjuration conspirant contre nous, ont extnu en tout ce qu'ils ont pu nos louanges belliques, dont ils ne pouvaient endurer la clart : et non seulement nous ont fait tort en cela, mais, pour nous rendre encore plus odieux et contemptibles, nous ont appels brutaux, cruels et barbares. qui et gard nos anctres de varier toutes les parties dclinables, d'allonger une syllabe et accourcir l'autre, et en faire des pieds ou des mains ? je ne vois pourtant qu'on doive estimer une langue plus excellente que l'autre, seulement pour tre plus difficile, si on ne voulait dire que lycophron fut plus excellent qu'homre, pour tre plus obscur, et lucrce que virgile, pour cette mme raison. voil pourquoi leurs bienheureux sicles taient si fertiles de bons potes et orateurs. pour ce qu'en toutes langues y en a de bons et de mauvais, je ne veux pas, lecteur, que sans lection et jugement tu te prennes au premier venu. car comme les trangers venant athnes s'efforaient de parler grec, ils tombaient souvent en cette voix absurde . entre autres choses je t'avertis user souvent de la figure antonomasie, aussi frquente aux anciens potes, comme peu usite, voire inconnue des franais. quant aux ptres, ce n'est un pome qui puisse enrichir grandement notre vulgaire, pour ce qu'elles sont volontiers de choses familires et domestiques, si tu ne les voulais faire l'imitation d'lgies, comme ovide, ou sentencieuses et graves, comme horace. sur tout nous convient avoir quelque savant et fidle compagnon, ou un ami bien familier, voire trois ou quatre, qui veuillent et puissent connatre, nos fautes, et ne craignent point blesser notre papier avec les ongles. ce qui ne doit en rien diminuer l'excellence de notre langue, vu que cette arrogance grecque, admiratrice seulement de ses inventions, n'avait loi ni privilge de lgitimer ainsi sa nation et abtardir les autres, comme anacharsis disait que les scythes taient barbares entre les athniens, mais les athniens aussi entre les scythes. et par aventure ainsi que les piceries et autres richesses orientales, que l'inde nous envoie, sont mieux connues et traites de nous, et en plus grand prix, qu'en l'endroit de ceux qui les sment ou recueillent : semblablement les spculations philosophiques deviendraient plus familires qu'elles ne sont ores, et plus facilement seraient entendues de nous, si quelque savant homme les avait transportes de grec et latin en notre vulgaire, que de ceux qui les vont (s'il faut ainsi parler) cueillir aux lieux o elles croissent. bien te veux-je avertir de chercher la solitude et le silence ami des muses, qui aussi (afin que ne laisses passer cette fureur divine qui quelquefois agite et chauffe les esprits potiques, et sans laquelle ne faut point que nul espre faire chose qui dure) n'ouvrent jamais la porte de leur sacr cabinet, sinon ceux qui heurtent rudement. que plt aux muses, pour le bien que je veux notre langue, que vos ineptes oeuvres fussent bannis, non seulement de l (comme ils sont) mais de toute la france.

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Défense et illustration de la langue française

l'architecture, l'art du navigage et autres inventions antiques certainement sont admirables, non, toutefois, si on regarde la ncessit mre des arts, du tout si grandes qu'on doive estimer les cieux et la nature y avoir dpendu toute leur vertu, vigueur et industrie. se moquant de l'ambitieuse curiosit de celui qui aimait mieux crire en une langue trangre qu'en la sienne, horace dit que romule en songe l'admonesta, lorsqu'il faisait des vers grecs, de ne porter du bois en la fort : ce que font ordinairement ceux qui crivent en grec et en latin. xi : de quelques observations outre l'artifice,Avec une invective contre les mauvais potes franais. btissant leurs pomes des hmistiches de l'un, et jurant en leur prose aux mots et sentences de l'autre, songeant (comme a dit quelqu'un) des pres conscrits, des consuls, des tribuns, des comices, et toute l'antique rome, non autrement qu'homre, qui en sa batracomyomachie adapte aux rats et grenouilles les magnifiques titres des dieux et desses. à l’italie, transférer l’empirela préoccupation de l’auteur s’inscrit dans le combat humaniste gallican avançant que le français vaut l’italien, dont la littérature se targue d’avoir recréé la latinité. je trouve cette diligence fort bonne, pourvu que tu n'en fasses point de religion jusques contraindre ta diction pour observer telles choses. j'ai quasi oubli un autre dfaut bien usit et de trs mauvaise grce : c'est quand en la quadrature des vers hroques la sentence est trop abruptement coupe, comme : sinon que tu en montres un plus sr. las et combien serait meilleur qu'il y et au monde un seul langage naturel que d'employer tant d'annes pour apprendre des mots! encore te veux-je avertir de hanter quelquefois, non seulement les savants, mais aussi toutes sortes d'ouvriers et gens mcaniques comme mariniers, fondeurs, peintres, engraveurs et autres, savoir leurs inventions, les noms des matires, des outils, et les termes usits en leurs arts et mtiers, pour tirer de l ces belles comparaisons et vives descriptions de toutes choses. exemple du nom du roi ptolme, ptoemaiov apo melitov, c'est--dire, emmiell, ou de miel.ère sur…défense et illustration de la langue française– joachim du bellay –sommaireintroductionun manifeste éclatantla langue, cœur de la culturepour une poésie nouvelleface à l’italie, transférer l’empirepolémiques et malentendusextrait : observation de quelques manières de parler françaisesintroductiondéfense et illustration de la langue française est un petit ouvrage placé en tête du premier recueil poétique de joachim du bellay, l’olive et quelques autres œuvres poétiques, publié en 1549, et qui se présente comme un manifeste polémique en faveur d’un renouveau de la langue et des lettres françaises. je ne doute point que beaucoup, principalement de ceux qui sont accommods l'opinion vulgaire, et dont les tendres oreilles ne peuvent rien souffrir au dsavantage de ceux qu'ils ont dj reus comme oracles, trouveront mauvais de ce que j'ose si librement parler, et quasi comme juge souverain prononcer de nos potes franais : mais si j'ai dit bien ou mal, je m'en rapporte ceux qui sont plus amis de la vrit que de platon ou socrate, et ne sont imitateurs des pythagoriques, qui pour toutes raisons n'allguaient sinon : celui-l l'a dit. voil ce que je te voulais dire brivement de ce que tu dois observer tant au vers comme certaines manires de parler, peu ou point encore usites des franais. et événements fondateurs de la langue française :Concile de tours en 813. car si le temps que nous consumons apprendre lesdites langues tait employ l'tude des sciences, la nature certes n'est point devenue si brhaigne, qu'elle n'enfantt de notre temps des platons et des aristotes. et qu'ainsi soit, philosophes, historiens, mdecins, potes, orateurs grecs et latins, ont appris parler franais. il ne faut pourtant y tre trop superstitieux, ou (comme les lphants leurs petits) tre dix ans enfanter ses vers. mais eux, en guise de bons agriculteurs, l'ont premirement transmue d'un lieu sauvage en un domestique ; puis afin que plus tt et mieux elle pt fructifier, coupant l'entour les inutiles rameaux, l'ont pour change d'iceux restaure de rameaux francs et domestiques, magistralement tirs de la langue grecque, lesquels soudainement se sont si bien ents et faits semblables leur tronc, que dsormais n'apparaissent plus adoptifs, mais naturels. si donc ceux que j'ai nomms, ddaignant leur langue, eussent crit en grec, est-il croyable qu'ils eussent gal homre et dmosthne? mais quant l'locution, partie certes la plus difficile, et sans laquelle toutes autres choses restent comme inutiles et semblables un glaive encore couvert de sa gaine, l'locution (dis-je) par laquelle principalement un orateur est jug plus excellent, et un genre de dire meilleur que l'autre : comme celle dont est appele la mme loquence, et dont la vertu gt aux mots propres, usits, et non alins du commun usage de parler, aux mtaphores, allgories, comparaisons, similitudes, nergie, et tant d'autres figures et ornements, sans lesquels toute oraison et pome sont nus, manqus et dbiles ; - je ne croirai jamais qu'on puisse bien apprendre tout cela des traducteurs, parce qu'il est impossible de le rendre avec la mme grce dont l'auteur en a us : d'autant que chaque langue a je ne sais quoi propre seulement elle, dont si vous efforcez exprimer le naf dans une autre langue, observant la loi de traduire, qui est n'espacer point hors des limites de l'auteur, votre diction sera contrainte, froide et de mauvaise grce., nous ne pouvons donner notre langue l'excellence et lumire des autres plus fameuses. par quoi ainsi comme sans muer de coutumes ou de nation, le franais et l'allemand, non seulement le grec ou romain, se peut donner philosopher : aussi je crois qu' chacun sa langue puisse comptemment communiquer toute doctrine. il me semble (lecteur ami des muses franaises) qu'aprs ceux que j'ai nomms, tu ne dois avoir honte d'crire en ta langue ; mais encore dois-tu, si tu es ami de la france, voire de toi-mme, t'y donner du tout, avec cette gnreuse opinion, qu'il vaut mieux tre un achille entre les siens, qu'un diomde, voire bien souvent un thersite, entre les autres. je pourrais allguer assez d'autres antiquits, dont notre langue aujourd'hui est ennoblie, et qui montrent les histoires n'tre fausses, qui ont dit les gaules anciennement avoir t florissantes, non seulement en armes, mais en toutes sortes de sciences et bonnes lettres. je ne craindrai point d'allguer encore, pour tous les autres, ces deux lumires franaises, guillaume bud et lazare de baf, dont le premier a crit, non moins amplement que doctement, l'institution du prince, oeuvre certes assez recommand par le seul nom de l'ouvrier : l'autre n'a pas seulement traduit l'lectre de sophocle, quasi vers pour vers, chose laborieuse, comme entendent ceux qui ont essay le semblable, mais d'avantage a donn notre langue le nom d'pigrammes et d'lgies, avec ce beau mot compos aigre-doux, afin qu'on n'attribue l'honneur de ces choses quelque autre : et de ce que je dis, m'a assur un gentilhomme mien ami, homme certes non moins digne de foi que de singulire rudition et jugement non vulgaire. piant donc quelques heures de ce peu de relais que tu prends pour respirer sous le pesant faix des affaires franaises (charge vraiment digne de si robustes paules, non moins que le ciel de celles du grand hercule), ma muse a pris la hardiesse d'entrer au sacr cabinet de tes saintes et studieuses occupations : et l, entre tant de riches et excellents voeux de jour en jour ddis l'image de ta grandeur, pendre le sien humble et petit, mais toutefois bien heureux s'il rencontre quelque faveur devant les yeux de ta bont, semblable celle des dieux immortels, qui n'ont moins agrables les pauvres prsents d'un bien riche vouloir que les superbes et ambitieuses offrandes. poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour vous proposer des publicités adaptées à vos centres., s'il est ainsi que de notre temps les astres, comme d'un commun accord, ont par une heureuse influence conspir en l'honneur et accroissement de notre langue, qui sera celui des savants qui n'y voudra mettre la main, y rpandant de tous cts les fleurs et fruits de ces riches cornes d'abondance grecque et latine ? l'autre imita si bien homre, hesiode et thocrite, que depuis on a dit de lui, que de ces trois il a surmont l'un, gal l'autre, et approch si prs de l'autre, que si la flicit des arguments qu'ils ont traits et t pareille, la palme serait bien douteuse. toutefois je te veux bien avertir que tous les savants hommes de france n'ont point mpris leur vulgaire. il ne faut point ici allguer l'excellence de l'antiquit, et comme homre se plaignait que de son temps les corps taient trop petits, dire que les esprits modernes ne sont comparer aux anciens. quelqu'un dira : pourquoi ont-ils exempt les grecs de ce nom ? bellay reprend dans cet ouvrage plusieurs passages du dialogue des langues de sperone speroni, essai de 1542 qui confronte la langue « vulgaire » toscane (qui a donné l'italien actuel) aux langues érudites, le latin et le grec. sommes-nous, la grce dieu, par beaucoup de prils et de flots trangers, rendus au port, sret.

La défense et illustration de la langue française / Joachim Du Bellay

si notre langue n'est si copieuse et riche que la grecque ou latine, cela ne doit tre imput au dfaut d'icelle, comme si d'elle-mme elle ne pouvait jamais tre sinon pauvre et strile : mais bien on le doit attribuer l'ignorance de nos majeurs, qui, ayant (comme dit quelqu'un, parlant des anciens romains) en plus grande recommandation le bien faire, que le bien dire, et mieux aimant laisser leur postrit les exemples de vertu que des prceptes, se sont privs de la gloire de leurs bienfaits, et nous du fruit de l'imitation d'iceux : et par mme moyen nous ont laiss notre langue si pauvre et nue qu'elle a besoin des ornements, et (s'il faut ainsi parler) des plumes d'autrui. ii : que la langue franaise ne doit tre nomme barbare. quel ornement, dit-il, d'oraison copieuse, ou lgante, a dfailli, je dirai nous, ou aux bons orateurs, ou aux potes, depuis qu'ils ont eu quelqu'un qu'ils pussent imiter ? or cette facult de parler ainsi de toutes choses ne se peut acqurir que par l'intelligence parfaite des sciences, lesquelles ont t premirement traites par les grecs, et puis par les romains imitateurs d'iceux. marot me plat, dit quelqu'un, pource qu'il est facile, et ne s'loigne point de la commune manire de parler;. les vers furent translats par saint augustin (et c'est ce qu'on nomme les quinze signes du jugement), lesquels se chantent encore en quelques lieux. avant toutes choses, faut qu'il y ait ce jugement de connatre ses forces, et tenter combien ses paules peuvent porter : qu'il sonde diligemment son naturel, et se compose l'imitation de celui dont il se sentira approcher de plus prs, autrement son imitation ressemblerait celle du singe. critique néanmoins la traduction qu'il trouve trop servile et qui ne permettait pas de rendre compte de la richesse de l'œuvre originale.«[…] je veux aussi que tu t’efforces de rendre, au plus près du naturel que tu pourras, la phrase et manière de parler latine, en tant que la propriété de l’une et l’autre langue le voudra permettre. garde-toi aussi de tomber en un vice commun, même aux plus excellents de notre langue, c’est l’omission des articles. or pour autant que ces deux dernires ne s'apprennent tant par le bnfice des langues, comme elles sont donnes chacun selon la flicit de sa nature, augmentes et entretenues par studieux exercice et continuelle diligence : pour autant aussi que la disposition gt plus en la discrtion et bon jugement de l'orateur qu'en certaines rgles et prceptes, vu que les vnements du temps, la circonstance des lieux, la condition des personnes et la diversit des occasions sont innumrables, je me contenterai de parler des deux premires, savoir de l'invention et de l'locution. et si j'tais du nombre de ces anciens critiques juges des pomes, comme un aristarque et aristophane, ou (s'il faut ainsi parler) un sergent de bande en notre langue franaise, j'en mettrais beaucoup hors de la bataille, si mal arms, que se fiant en eux, nous serions trop loigns de la victoire o nous devons aspirer. entre autres choses se garde bien notre pote d'user de noms propres latins ou grecs, chose vraiment aussi absurde, que si tu appliquais une pice de velours vert une robe de velours rouge. v : que les traductions ne sont suffisantes pour donner perfection la langue franaise. pour le moins n'eussent-ils t entre les grecs ce qu'ils sont entre les latins. adopte-moi aussi en la famille franaise, ces coulants et mignards hendcasyllabes l'exemple d'un catulle, d'un pontan et d'un second, ce que tu pourras faire, sinon en quantit, pour le moins en nombre de syllabes. il y en a qui fort superstitieusement entremlent les vers masculins avec les fminins, comme on peut voir aux psaumes traduits par marot : ce qu'il a observ (comme je crois) afin que plus facilement on les pt chanter sans varier la musique, pour la diversit des mesures, qui se trouveraient la fin des vers. je ne conterai tant de grosses rivires, tant de belles forts, tant de villes, non moins opulentes que fortes, et pourvues de toutes munitions de guerre. prendre la défense de sa langue et désirer l’enrichir à des fins nobles et patriotiques n’est pas un fait nouveau. les rois et les princes devraient (ce me semble) avoir mmoire de ce grand empereur, qui voulait plutt la vnrable puissance des lois tre rompue, que les oeuvres de virgile, condamnes au feu par le testament de l'auteur, fussent brles. page s'affiche uniquement grâce au don d'un précédent lecteur. ainsi les vers, encore qu'ils ne finissent point en un mme son, gnralement se peuvent appeler rythme d'autant que la signification de ce mot ruqmov est fort ample et emporte beaucoup d'autres termes, comme kauwu, metron, melov, eufwuou, akolouqia, taxiv, sugkrisiv, rgle, mesure, mlodieuse consonance de voix, conscution, ordre et comparaison. comme lui donc, qui a bien voulu emprunter de notre langue les noms et l'histoire de son pome, choisis-moi quelqu'un de ces beaux vieux romans franais comme un lancelot, un tristan, ou autres : et en fais renatre au monde une admirable iliade et laborieuse nide. savoir et loisir que le mien: et penserai avoir beaucoup mrit des miens, si je leur montre seulement avec le doigt le. l'office donc de l'orateur est, de chaque chose propose, lgamment et copieusement parler. ne craignez plus ces oies criardes, ce fier manlie, et ce tratre camille, qui, sous ombre de bonne foi, vous surprenne tous nus comptant la ranon du capitole. a tels, pour ce qu'ils n'entendent la posie que de nom, je ne suis dlibr de rpondre, produisant pour dfense tant d'excellents ouvrages potiques grecs, latins et italiens, aussi alins' de ce genre d'crire, qu'ils approuvent tant, comme ils sont eux-mmes loigns de toute bonne rudition. que dirai-je de cet autre grand monarque, qui dsirait plus le renatre d'homre que le gain d'une grosse bataille ? mais le temps viendra par aventure (et je supplie au dieu trs bon et trs grand que ce soit de notre ge) que quelque bonne personne, non moins hardie qu'ingnieuse et savante, non ambitieuse, non craignant l'envie ou haine d'aucun, nous tera cette fausse persuasion, donnant notre langue la fleur et le fruit des bonnes lettres : autrement si l'affection que nous portons aux langues trangres (quelque excellence qui soit en elles) empchait cette ntre si grande flicit, elles seraient dignes vritablement non d'envi, mais de haine ; non de fatigue, mais de fcherie : elles seraient dignes finalement d'tre non apprises, mais reprises de ceux qui ont plus de besoin du vif intellect de l'esprit que du son des paroles mortes. ne doute point que le modr usage de tels vocables ne donne grande majest tant au vers, comme la prose : ainsi que font les reliques des saints aux croix, et autres sacrs joyaux ddis au temple. pour reprendre le propos que j'avais laiss : quelqu'un (peut-tre) trouvera trange que je requiers une si exacte perfection en celui qui voudra faire un long pome, vu aussi qu' peine se trouveraient, encore qu'ils fussent instruits de toutes ces choses, qui voulussent entreprendre une oeuvre de si laborieuse longueur, et quasi de la vie d'un homme. et ce, jusques l'ge bien souvent que n'avons plus ni le moyen ni le loisir de vaquer plus grandes choses. et s'ils n'en sont encore bien satisfaits, je leur demanderai : pourquoi donc ont voyag les anciens grecs par tant de pays et dangers, les uns aux indes, pour voir les gymnosophistes, les autres en gypte, pour emprunter de ces vieux prtres et prophtes ces grandes richesses, dont la grce est maintenant si superbe ? une poésie nouvellele manifeste développe quatre grandes idées :faire triompher la langue française contre les « latinisants » et ceux qui l’utilisent mal ;enrichir le vocabulaire et les procédés en évitant la traduction ;créer une nouvelle poésie qui abandonnerait les genres antérieurs médiévaux et marotiques (en référence à clément marot), privilégiant les genres et les maîtres antiques ;considérer que la fonction divine du poète n’est rien si elle n’est pas accompagnée d’un long travail qui mènera celui qui chante et celui qui est chanté à la gloire nationale et à l’immortalité.

Quatrième centenaire de la "Défense et illustration de la langue

'est, en effet, la dfense et illustration de notre langue franaise, l'entreprise de laquelle rien ne m'a induit que l'affection naturelle envers ma patrie, et te la ddier, que la grandeur de ton nom : afin qu'elle se cache (comme sous le bouclier d'ajax) contre les traits envenims de cette antique ennemie de vertu, sous l'ombre de tes ailes. que si les anciens romains eussent t aussi ngligents la culture de leur langue, quand premirement elle commena pulluler, pour certain en si peu de temps elle ne ft devenue si grande. et s'ils veulent dire (comme aussi disent-ils) que d'autant est un tel bien moins excellent, et admirable entre les hommes : je rpondrai qu'un si grand apptit de gloire et une telle envie ne devrait rgner aux colonnes de la rpublique chrtienne ; mais bien en ce roi ambitieux, qui se plaignait son matre, pour ce qu'il avait divulgu les sciences achromatiques,C'est--dire, qui ne se peuvent apprendre que par l'audition du prcepteur. iii : que le naturel n'est suffisant celui qui en posie veut faire oeuvre digne de l'immortalit. de toi, dis-je, dont l'incomparable savoir, vertu et conduite, toutes les plus grandes choses, de si long temps de tout le monde sont exprimentes, que je ne les saurais plus au vif exprimer, que les couvrant (suivant la ruse de ce noble peintre timante) sous le voile de silence. mais aussi nous avons cet avantage de ne tordre point la bouche en cent mille sortes, comme les singes, voire comme beaucoup mal se souvenant de minerve, qui jouant quelquefois de la flte et voyant en un miroir la dformit de ses lvres, la jeta bien loin, malheureuse rencontre au prsomptueux marsye, qui depuis en fut corch. quant l'inversion de lettres que les grecs appellent anagrammatismsv, l'interprte de lycophron dit en sa vie : en ce temps-l florissait lycophron, non tant pour la posie, que pour ce qu'il faisait des anagrammatismes. bellay se fait le défenseur de la langue française et affirme son égale dignité avec le latin et le grec. iv : que la langue franaise n'est si pauvre que beaucoup l'estiment. caton l'an (je dis celui caton dont la grave sentence a t tant de fois approuve du snat et peuple romain) dit posthumie albin, s'excusant de ce que lui, homme romain, avait crit une histoire en grec : il est vrai qu'il t'et fallu pardonner, si par le dcret des amphictyoniens tu eusses t contraint d'crire en grec. lesquels ans finis, et finie avec eux cette vigueur et promptitude qui naturellement rgne en l'esprit des jeunes hommes, alors nous procurons tre faits philosophes, quand pour les maladies, troubles d'affaires domestiques, et autres empchements qu'amne le temps, nous ne sommes plus aptes la spculation des choses. quant aux modernes, ils seront quelquefois assez nomms, et si j'en voulais parler, ce serait seulement pour faire changer d'opinion quelques-uns, ou trop iniques ou trop svres estimateurs des choses, qui tous les jours trouvent reprendre en trois ou quatre des meilleurs, disant, qu'en l'un dfaut ce qui est le commencement de bien crire, c'est le savoir, et aurait augment sa gloire de la moiti, si de la moiti il et diminu son livre. les ouvriers (afin que je ne parle des sciences librales) jusques aux laboureurs mmes, et toutes sortes de gens mcaniques, ne pourraient conserver leurs mtiers, s'ils n'usaient de mots eux usits et nous inconnus. depuis la fin de l'antiquité, on a pensé que le français n'était pas capable de transcrire la pensée faute de vocabulaire adapté. langue, cœur de la cultureplus qu’un art poétique, la défense est une réflexion esthétique sur la langue française se proposant, en deux livres et douze chapitres, de rendre compte globalement de la pensée intellectuelle du siècle. cette figure a beaucoup d’autres espèces que tu trouveras chez les rhétoriciens, et a fort bonne grâce, principalement aux descriptions, comme : depuis ceux qui voient premiers rougir l’aurore, jusques là où thétis reçoit en ses ondes le fils d’hypérion, pour depuis l’orient jusques à l’occident. vrai est que pour avoir les arts et sciences toujours t en la puissance des grecs et romains, plus studieux de ce qui peut rendre les hommes immortels que les autres, nous croyons que par eux seulement elles puissent et doivent tre traites. ne pensez donc, quelque diligence et industrie que vous puissiez mettre en cet endroit, faire tant que notre langue, encore rampante terre, puisse hausser la tte et s'lever sur pieds. ce que bien connaissant maints bons esprits de ntre temps, combien qu'ils eussent dj acquis un bruit non vulgaire entre les latins, se sont nanmoins convertis leur langue maternelle, mmes italiens, qui ont beaucoup plus grande raison d'adorer la langue latine que nous n'avons., toi qui, dou d'une excellente flicit de nature, instruit de tous bons arts et sciences, principalement naturelles et mathmatiques, vers en tous genres de bons auteurs grecs et latins, non ignorant des parties et offices de la vie humaine, non de trop haute condition, ou appel au rgime public, non aussi abject et pauvre, non troubl d'affaires domestiques, mais en repos et tranquillit d'esprit, acquise premirement par la magnanimit de ton courage, puis entretenue par ta prudence et sage gouvernement : toi, dis-je, orn de tant de grces et perfections, si tu as quelquefois piti de ton pauvre langage, si tu daignes l'enrichir de tes trsors, ce sera toi vritablement qui lui feras hausser la tte, et d'un brave sourcil s'galer aux superbes langues grecque et latine, comme a fait de notre temps en son vulgaire un arioste italien, que j'oserais (n'tait la saintet des vieux pomes) comparer un homre et virgile. que si quelqu'un n'a du tout cette grande vigueur d'esprit, cette parfaite intelligence des disciplines, et toutes ces autres commodits que j'ai nommes, tienne pourtant le cours tel qu'il pourra. viii : de ce mot rime, de l'invention des vers rims,Et de quelques autres antiquits utilises en notre langue. enfin on peut recourir au mots venus du latin ou du grec : comme exceller, inversion, révolu (latin) ou ode, périphrase, stratagème(grec). et certes, comme ce n'est point chose vicieuse, mais grandement louable, emprunter d'une langue trangre les sentences et les mots, et les approprier la sienne : aussi est-ce chose grandement reprendre, voire odieuse tout lecteur de librale nature, voir en une mme langue une telle imitation, comme celle d'aucuns savants mmes, qui s'estiment tre des meilleurs quand plus ils ressemblent un herot ou un marot. seulement j'ai bien voulu, et ne me semble mal propos, montrer l'antiquit de deux choses fort vulgaires en notre langue, et non moins anciennes entre les grecs. bien que du bellay puise aux mêmes sources et caresse les mêmes idéaux, la défense se distingue en tant que programme dynamique à appliquer méthodiquement dans chacune des expériences poétiques afin de parvenir au dessein sublime et de l’empêcher de n’être qu’une utopie conceptuelle. tu as horace entre les latins fort heureux en ceci, comme en toutes choses. au contraire, les faits des autres nations, singulirement des gaulois, avant qu'ils tombassent en la puissance des franais, et les faits des franais mmes depuis qu'ils ont donn leur nom aux gaules, ont t si mal recueillis, que nous en avons quasi perdu non seulement la gloire, mais la mmoire. les saintes lettres donnent ample tmoignage de ce que je dis. ces raisons me semblent suffisantes de faire entendre tout quitable estimateur des choses, que notre langue (pour avoir t nomme barbare, ou de nos ennemis ou de ceux qui n'avaient loi de nous bailler ce nom) ne doit pourtant tre dprise, mme de ceux auxquels elle est propre et naturelle, et qui en rien ne sont moindres que les grecs et romains. je supplie phoebus apollon que la, france, aprs avoir t si longtemps strile, grosse de lui, enfante bientt un pote dont le luth bien rsonnant fasse taire ces enroues cornemuses, non autrement que les grenouilles quand on jette une pierre en leur marais. la rime doit être la plus riche possible et rimer pour l'oreille (le son)et non pas pour les yeux (le mot écrit). je me contenterai de nommer ce docte cardinal pierre bembe, duquel je doute si oncques homme imita plus curieusement cicron, si ce n'est par aventure un christofle longueil. entre autres choses je t’avertis user souvent de la figure antonomasie, aussi fréquente aux anciens poètes, comme peu usitée, voire inconnue des français.

Défense et illustration de la langue française - Babelio

ce qui advient tous ceux qui mettent l'assurance de leur immortalit au marbre, au cuivre, aux colosses, aux pyramides, aux laborieux difices, et aux autres choses non moins subjectes aux injures du ciel et du temps, de la flamme et du fer, que de frais excessifs et perptuelle sollicitude. laquelle diversit et confusion se peut bon droit appeler la tour de babel. faut créer une nouvelle poésie qui s'inspire de la poésie de l'antiquité grecque ou romaine plutôt que de celle du moyen âge méprisée car jugée trop proche de la langue populaire. quant au reste, use de mots purement franais, non toutefois trop communs, non point aussi trop inusits, si tu ne voulais quelquefois usurper, et quasi comme enchsser ainsi qu'une pierre prcieuse et rare, quelques mots antiques en ton pome, l'exemple de virgile, qui a us de ce mot olli pour illi, aulai pour aulae, et autres. voilà ce que je te voulais dire brièvement de ce que tu dois observer tant au vers comme à certaines manières de parler, peu ou point encore usitées des français. use donc hardiment de l’infinitif pour le nom, comme l’aller, le chanter, le vivre, le mourir ; de l’adjectif substantivé, comme le liquide des eaux, le vide de l’air, le frais des ombres, l’épais des forêts, l’enroué des cimballes, pourvu que telle manière de parler ajoute quelque grâce et véhémence, et non pas le chaud du feu, le froid de la glace, le dur du fer, et leurs semblables ; des verbes et participes, qui de leur nature n’ont point d’infinitifs après eux, avec des infinitifs, comme tremblant de mourir et volant d’y aller, pour craignant de mourir et se hâtant d’y aller ; des noms pour les adverbes, comme ils combattent obstinés pour obstinément, il vole léger pour légèrement ; et mille autres manières de parler, que tu pourras mieux observer par fréquente et curieuse lecture, que je ne te les saurais dire. d'autorité : fichier d'autorité international virtuel • bibliothèque nationale de france (données) • système universitaire de documentation • gemeinsame normdatei. et si, nonobstant cela, cette fivre chaude d'crire les tourmentait encore, je leur conseillerais ou d'aller prendre mdecine en anticyre, ou, pour le mieux, se remettre l'tude, et sans honte, , l'exemple de caton, qui en sa vieillesse apprit les lettres grecques. il se peut cependant que cette référence constante aux anciens ait pu gêner des écrivains plus originaux qui ont alors été bloqués dans l'expression de leur talent. autant te dis-je des satires, que les franais, je ne sais comment, ont appeles coq--l'ne, en lesquels je te conseille aussi peu t'exercer comme je te veux tre alin de mal dire : si tu ne voulais, l'exemple des anciens, en vers hroques (c'est-dire de dix douze, et non seulement de huit neuf) sous le nom de satire, et non de cette inepte appellation de coq--l'ne, taxer modestement les vices de ton temps, et pardonner au nom des personnes vicieuses. priant le ciel te dpartir autant d'heureuse et longue vie, et tes hautes entreprises tre autant favorable, comme envers toi il a t libral, voire prodigue de ses grces. donc si les grecs et romains, plus diligents la culture de leurs langues que nous celle de la ntre, n'ont pu trouver en icelles, sinon avec grand labeur et industrie, ni grce, ni nombre, ni finalement aucune loquence, nous devons nous merveiller, si notre vulgaire n'est si riche comme il pourra bien tre, et de l prendre occasion de le mpriser comme chose vile, et de petit prix. tu as exemple de ce vice en infinis endroits de ces petites posies franaises. quand cicron et virgile se mirent crire en latin, l'loquence et la posie taient encore en enfance entre les romains, et au plus haut de leur excellence entre les grecs. mais c'est chose convenable que toutes choses soient exprimentes de tous ceux qui dsirent atteindre quelque haut point d'excellence et gloire non vulgaire. il est temps de clore ce pas, afin de toucher particulirement les principaux points de l'amplification et ornement de notre langue. : observation de quelques manières de parler françaisesla défense et illustration de la langue française / joachim du bellay ; avec une notice biographique et un commentaire historique et critique par léon séché, e. qu'ils doivent suivre pour atteindre l'excellence des anciens, ou quelque autre (peut-tre) incit pour notre petit labeur les conduira avec la main. chante-moi ces odes, inconnues encore de la muse franaise, d'un luth bien accord au son de la lyre grecque et romaine, et qu'il n'y ait vers o n'apparaisse quelque vestige de rare et antique rudition. je trouve cette diligence fort bonne, pourvu que tu n’en fasses point de religion jusques à contraindre ta diction pour observer telles choses. ptrarque semblablement, et boccace, combien qu'ils aient beaucoup crit en latin, si est-ce que cela n'et t suffisant pour leur donner ce grand honneur qu'ils ont acquis, s'ils n'eussent crit en leur langue. les allchements de vnus, la gueule et les ocieuses plumes ont chass d'entre les hommes tout dsir de l'immortalit : mais encore est-ce chose plus indigne que ceux, qui d'ignorance et toutes espces de vices font leur plus grande gloire, se moquent de ceux qui en ce tant louable labeur potique, employent les heures que les autres consument aux jeux, aux bains, aux banquets, et autres tels menus plaisirs. je ne veux allguer en cet endroit (bien que je le pusse faire sans honte) la simplicit de nos majeurs, qui se sont contents d'exprimer leurs conceptions avec paroles nues, sans art et ornement : non imitant la curieuse diligence des grecs, auxquels la muse avait donn la bouche ronde (comme dit quelqu'un), c'est--dire parfaite en toute lgance et vnust de paroles : comme depuis aux romains imitateurs des grecs. quant aux épithètes, qui sont en nos poètes français, la plus grande part ou froids, ou oiseuses, ou mal à propos, je veux que tu en uses de sorte que sans eux ce que tu dirais serait beaucoup moindre, comme la flamme dévorante, les soucis mordants, la geinante sollicitude, et regarde bien qu’ils soient convenables, non seulement à leurs substantifs, mais aussi à ce que tu décriras, afin que tu ne dises l’eau ondoyante, quand tu veux la décrire impétueuse, ou la flamme ardente, quand tu veux la montrer languissante. autant te dis-je de la grecque, dont les faons de parler sont fort approchantes de notre vulgaire, ce que mme on peut connatre par les articles inconnus de la langue latine. je confesse que la fortune leur ait quelquefois t plus favorable qu' nous : mais aussi dirai-je bien (sans renouveler les vieilles plaies de rome, et de quelle excellence, en quel mpris de tout le monde, par ses forces mmes elle a t prcipite) que la france, soit en repos ou en guerre, est de long intervalle prfrer l'italie, serve maintenant et mercenaire de ceux auxquels elle voulait commander. je suis bien d'opinion que les procureurs et avocats usent de termes propres leur profession, sans rien innover : mais vouloir ter la libert un savant homme, qui voudra enrichir sa langue, d'usurper quelquefois des vocables non vulgaires, ce serait restreindre notre langage, non encore assez riche, sous une trop plus rigoureuse loi que celle que les grecs et les romains se sont donne. défense et illustration de la langue française suffit à faire d’un inconnu le porte-parole de la brigade (future pléiade), qui ambitionne de renouveler et de purifier les lettres françaises. et je dis que ce retardement ne prouve point qu'elle ne puisse la recevoir : ainsi je dis qu'elle se pourra tenir certaine de la garder longuement, l'ayant acquise avec si longue peine, suivant la loi de nature qui a voulu que tout arbre qui nat, fleurit et fructifie bientt, bientt aussi envieillisse et meure; et au contraire celui durer par longues annes qui a longuement travaill jeter ses racines. mais, s'il s'en trouvait encore quelques-uns de ceux qui de simples paroles font tout leur art et science, en sorte que nommer la langue grecque et latine leur semble parler d'une langue divine, et parler de la vulgaire, nommer une langue inhumaine, incapable de toute rudition : s'il s'en trouvait de tels, dis-je, qui voulussent faire des braves, et dpriser toutes choses crites en franais, je leur demanderais volontiers en cette sorte : que pensent donc faire ces reblanchisseurs de murailles, qui jour et nuit se rompent la tte imiter, que dis-je imiter ?'ai dclar en peu de paroles ce qui n'avait encore t (que je sache) touch de nos rhtoriqueurs franais. tu dois pourtant user en cela de jugement et discrtion : car il y a beaucoup de tels noms qui ne se peuvent approprier en franais, les uns monosyllabes, comme mars : les autres dissyllabes, comme vnus : aucuns de plusieurs syllabes, comme jupiter, si tu ne voulais dire jove : et autres infinis, dont je ne te saurais bailler certaine rgle. il semblera quelque autre, que voulant bailler les moyens d'enrichir notre langue, je fasse le contraire, d'autant que je retarde plutt, et refroidis l'tude de ceux qui taient bien affectionns leur vulgaire, que je ne les incite, parce que, dbilits par dsespoir, ne voudront point essayer ce quoi ne s'entendront de pouvoir parvenir. la grâce d’elle est quand on désigne le nom de quelque chose par ce qui lui est propre, comme le père foudroyant pour jupiter, le dieu deux fois né pour bacchus, la vierge chasseresse pour diane.

autant te dis-je de la grecque, dont les façons de parler sont fort approchantes de notre vulgaire, ce que même on peut connaître par les articles inconnus de la langue latine. mais entende celui qui voudra imiter, que ce n'est chose facile de bien suivre les vertus d'un bon auteur, et quasi comme se transformer en lui, vu que la nature mme aux choses qui paraissent trs semblables, n'a su tant faire, que par quelque note et diffrence elles ne puissent tre discernes. en quoi, lecteur, ne t'bahis, si je ne parle de l'orateur comme du pote.’intérêts, réaliser des statistiques ainsi qu’interagir avec des réseaux sociaux. vikidia, l’encyclopédie pour les jeunes, qui explique aux enfants et à ceux qui veulent une présentation simple d'un sujet. car c'est chose honnte celui qui aspire au premier rang demeurer au second, voire au troisime. donc les langues ne sont nes d'elles-mmes en faon d'herbes, racines et arbres, les unes infirmes et dbiles en leurs espces, les autres saines et robustes, et plus aptes porter le faix des conceptions humaines : mais toute leur vertu est ne au monde du vouloir et arbitre des mortels. ce que le pote et l'orateur sont comme les deux. a ce propos, songeant beaucoup de fois d'o vient que les gestes du peuple romain sont tant clbrs de tout le monde, voire de si long intervalle prfrs ceux de toutes les autres nations ensemble, je ne trouve point plus grande raison que celle-ci : c'est que les romains ont eu si grande multitude d'crivains, que la plupart de leurs gestes (pour ne pas dire pis) par l'espace de tant d'annes, ardeur de batailles, vastit d'italie, incursions d'trangers, s'est conserve entire jusques notre temps. ce sont les ailes dont les crits des hommes volent au ciel. je m'attends bien qu'il s'en trouvera beaucoup de ceux qui ne trouvent rien bon, sinon ce qu'ils entendent et pensent pouvoir imiter, auxquels notre pote ne sera pas agrable : qui diront qu'il n'y a aucun plaisir et moins de profit lire tels crits, que ce ne sont que fictions potiques, que marot n'a point ainsi crit.éfendre la langue française en lui accordant une plus grande place. les littérateurs renaissants en ont toujours exprimé le souhait, revendiquant une volonté d’égaler les anciens dans leurs réalisations et de s’honorer dans des genres nobles et une langue riche. pourquoi ne se faut merveiller si beaucoup de savants ne daignent aujourd'hui crire en notre langue, et si les trangers ne la prisent comme nous faisons les leurs, d'autant qu'ils voyent en icelle tant de nouveaux auteurs ignorants, ce qui leur fait penser qu'elle n'est pas capable de plus grand ornement et rudition. comme une nouvelle posie, ou ne se tiendront pleinement satisfaits, tant pour la brivet dont j'ai voulu user, que pour la diversit des esprits, dont les uns trouvent bon ce que les. et la vrit, sans la divine muse d'homre, le mme tombeau qui couvrait le corps d'achille et aussi accabl son renom. je ne produirai, pour tmoins de ce que je dis, l'imprimerie, soeur des muses et dixime d'elles, et cette non moins admirable que pernicieuse foudre d'artillerie, avec tant d'autres non antiques inventions qui montrent vritablement que, par le long cours des sicles, les esprits des hommes ne sont point si abtardis qu'on voudrait bien dire : je dis seulement qu'il n'est pas impossible que notre langue puisse recevoir quelquefois cet ornement et artifice, aussi curieux qu'il est aux grecs et romains. sur toutes choses, prends garde que ce genre de pome soit loign du vulgaire, enrichi et illustr de mots propres et pithtes non oiseuses, orn de graves sentences, et vari de toutes manires de couleurs et ornements potiques : non comme un , et autres tels ouvrages, mieux dignes d'tre nomms chansons vulgaires, qu'odes ou vers lyriques. mais telle a t la louange de beaucoup d'autres, chacun en son genre, que pour admirer les choses hautes, on ne laissait pourtant de louer les infrieures. mais qui voudrait dire que la grecque et romaine eussent toujours t en l'excellence qu'on les a vues du temps d'homre et de dmosthne, de virgile et de cicron ? un autre, pour n'avoir encore rien mis en lumire sous son nom, ne mrite qu'on lui donne le premier lieu : et semble (disent aucuns) que par les crits de ceux de son temps, il veuille terniser son nom, non autrement que demade est ennobli par la contention de dmosthne, et hortense, de cicron : que si on en voulait faire jugement au seul rapport de la renomme, on rendrait les vices d'icelui gaux, voire plus grands que ses vertus, d'autant que tous les jours se lisent nouveaux crits sous son nom, mon avis aussi loigns d'aucunes choses qu'on m'a quelquefois assur tre de lui, comme en eux n'y a ni grce, ni rudition. regarde principalement qu’en ton vers n’y ait rien dur, hyulque ou redondant ; que les périodes soient bien jointes, nombreuses, bien remplissant l’oreille : et telles, qu’ils n’excèdent point ce terme et but que naturellement nous sentons, soit en lisant ou en écoutant. je confesse que les auteurs d'icelles nous ont surmonts en savoir et faconde : lesquelles choses leur a t bien facile de vaincre ceux qui ne rpugnaient point. mais serait-ce pas une chose bien plaisante, user en un ouvrage latin d'un nom propre d'homme, ou d'autre chose en franais ? pour cela il faut créer des néologismes c'est-à-dire des mots nouveaux : à partir d'un nom, par exemple, on peut créer un verbe. ce prudent et vertueux thmistocle athnien montra bien que la, mme loi naturelle, qui commande chacun dfendre le lieu de sa naissance, nous oblige aussi de garder la dignit de notre langue, qand il condamna mort un hraut du roi de perse, seulement pour avoir employ la langue attique aux commandements du barbare. ce que j'ai dit pour la dfense et illustration de notre langue appartient principalement ceux qui font profession de bien dire, comme les potes et les orateurs. la conclusion du propos est, qu'il estime la langue latine, non seulement n'tre pauvre, comme les romains estimaient lors, mais encore tre plus riche que la grecque. les grecs appellent cette prposition de lettres au commencement des vers, akrosticiv. non: d'autant que les arts et sciences sont pour le prsent entre les mains des grecs et latins. cela (ce me semble) est une grande raison pourquoi on ne doit ainsi louer une langue et blmer l'autre : vu qu'elles viennent toutes d'une mme source et origine, c'est la fantaisie des hommes, et ont t formes d'un mme jugement, une mme fin : c'est pour signifier entre nous les conceptions et intelligences de l'esprit. je pense bien qu'en parlant ainsi de nos rimeurs, je semblerai beaucoup trop mordant et satirique : mais vritable ceux qui ont savoir et jugement, et qui dsirent la sant de notre langue, o cet ulcre et chair corrompue de mauvaises posies est si invtre, qu'elle ne se peut ter qu'avec le fer et le cautre. le personnage que tu joues au spectacle de toute l'europe, voire de tout le monde, en ce grand thtre romain, vu tant d'affaires, et tels que seul quasi tu soutiens, l'honneur du sacr collge, pcherai-je pas (comme dit le pindare latin) contre le bien public, si par longues paroles j'empchais le temps que tu donnes au service de ton prince, au profit de la patrie et l'accroissement de ton immortelle renomme ? or nanmoins quelque inflicit de sicle, o nous soyons, toi, qui les dieux et les muses auront t si favorables, comme j'ai dit, bien que tu sois dpourvu de la faveur des hommes, ne laisse pourtant entreprendre une oeuvre digne de toi, mais non d ceux, qui tout ainsi qu'ils ne font choses louables, aussi ne font-ils cas d'tre lous: espre le fruit de ton labeur de l'incorruptible et non envieuse postrit : c'est la gloire, seule chelle par les degrs de laquelle les mortels d'un pied lger montent au ciel et se font compagnons des dieux.

encore serais-je bien d'opinion que le savant translateur ft plutt l'office de paraphraste que de traducteur, s'efforant donner toutes les sciences qu'il voudra traiter l'ornement et lumire de sa langue, comme cicron se vante d'avoir fait en la philosophie, et l'exemple des italiens qui l'ont quasi toute convertie en leur vulgaire, principalement la platonique. ce que je dis ne s'adresse pas ceux qui, par le commandement des princes et grands seigneurs, traduisent les plus fameux potes grecs et latins : parce que l'obissance qu'on doit tels personnages ne reoit aucune excuse en cet endroit : mais bien j'entends parler ceux qui, de gat de coeur (comme on dit), entreprennent telles choses lgrement et s'en acquittent de mme. je t'admoneste donc ( toi qui dsires l'accroissement de ta langue et veux exceller en icelle) de non imiter pied lev, comme nagures a dit quelqu'un, les plus fameux auteurs d'icelle, ainsi que font ordinairement la plupart de nos potes franais, chose certes autant vicieuse comme de nul profit notre vulgaire : vu que ce n'est autre chose ( grande libralit ! mais qui, aprs dieu, rendrons-nous grces d'un tel bnfice, sinon notre feu bon roi et pre franois premier de ce nom, et de toutes vertus ? nous avons chapp du milieu des grecs, et par les escadrons romains pntr jusques au sein de la tant dsire france. du bellay pense qu'en utilisant le français dans les œuvres scientifiques ou littéraires naturellement il s'enrichira. mais afin que je retourne au commencement de ce propos, regarde notre imitateur premirement ceux qu'il voudra imiter, et ce qu'en eux il pourra, et qui se doit imiter, pour ne faire comme ceux, qui voulant apparatre semblables quelque grand seigneur, imiteront plutt un petit geste et faon de faire vicieuse de lui, que ses vertus et bonnes grces. je voudrais bien qu' l'exemple de ce grand monarque, qui dfendit que nul n'entreprt de le tirer en tableau, sinon apelle, ou en statue, sinon lysippe, tous rois et princes amateurs de leur langue dfendissent, par dit exprs, leurs subjects de non mettre en lumire oeuvre aucun, et aux imprimeurs de non l'imprimer, si, premirement, il n'avait endur la lime de quelque savant homme, aussi peu adulateur qu'tait ce quintilie, dont parle horace en son art potique : o, et en infinis autres endroits dudit horace, on peut voir les vices des potes modernes exprims si au vif, qu'il semble avoir crit, non du temps d'auguste, mais de franois et de henry. pourquoi mandions-nous les langues trangres comme si nous avions honte d'user de la ntre ? nous lisons cette grce de prononcer avoir t fort excellente en virgile, et telle qu'un pote de son temps disait, que les vers de lui, par lui prononcs, taient sonoreux et graves ; par autres, flasques et effmins. je dis premier, d'autant qu'il a en son noble royaume premirement restitu tous les bons arts et sciences en leur ancienne dignit : et si a notre langage, auparavant scabreux et mal poli, rendu lgant, et sinon tant copieux qu'il pourra bien tre, pour le moins fidle interprte de tous les autres. sommes-nous donc moindres que les grecs ou romains, qui faisons si peu de cas de la ntre ? mais nous, qui ordinairement affectons plus d'tre vus savants que de l'tre, ne consumons pas seulement notre jeunesse en ce vain exercice: mais, comme nous repentant d'avoir laiss le berceau, et d'tre devenus hommes, retournons encore en enfance, et par l'espace de vingt o trente ans ne faisons autre chose qu'apprendre parler, qui grec, qui latin, qui hbreu. il faut employer les figures de rhétorique; comme la métaphore, l'allégorie, la périphrase (le père foudroyant pour désigner jupiter); les épithètes significatifs (la flamme dévorante). soutenu par ronsard, du bellay répond dans la seconde édition de l’olive par quelques objections dédaigneuses à des détracteurs persuadés d’avoir affaire à une entreprise intéressée qui condamnait la littérature marotique sous le couvert d’une lutte avec l’italie. jette-toi ces plaisants pigrammes, non point comme font aujourd'hui un tas de faiseurs de contes nouveaux, qui en un dizain sont contents n'avoir rien dit qui vaille aux neuf premiers vers, pourvu qu'au dixime il y ait le petit mot pour rire : mais l'imitation d'un martial, ou de quelque autre bien approuv, si la lascivit ne te plat, mle le profitable avec le doux. la tourbe de ceux (hormis cinq ou six) qui suivent les principaux, comme porte-enseigne, est si mal instruite de toutes choses que par leur moyen notre vulgaire n'a garde d'tendre gure loin les bornes de son empire. parce qu'ils se fussent fait plus grand tort qu'aux grecs mmes, dont ils avaient emprunt tout ce qu'ils avaient de bon, au moins quant aux sciences et illustration de leur langue. et quand la gloire seule, non l'amour de la vertu, nous devrait induire aux actes vertueux, si ne vois-je pourtant qu'elle soit moindre celui qui est excellent en son vulgaire, qu' celui qui n'crit qu'en grec ou en latin. et qu'ainsi soit, qu'on me lise un dmosthne et homre latins, un cicron et virgile franais, pour voir s'ils vous engendreront telles affections, voire ainsi qu'un prote vous transformeront en diverses sortes, comme vous sentez, lisant ces auteurs en leurs langues. et si horace permet qu'on puisse en un long pome dormir quelquefois, est-il dfendu en ce mme endroit user de quelques mots nouveaux, mme quand la ncessit nous y contraint ? toutes lesquelles choses se peuvent autant exprimer en traduisant, comme un peintre peut reprsenter l'me avec le corps de celui qu'il entreprend tirer aprs le naturel. qui veut voler par les mains et bouches des hommes, doit longuement demeurer en sa chambre : et qui dsire vivre en la mmoire de la postrit, doit, comme mort en soi-mme, suer et trembler maintes fois, et, autant que nos potes courtisans boivent, mangent et dorment leur aise, endurer de faim, de soif et de longues vigiles. par quoi je renvoie tout au jugement de ton oreille. compose donc celui qui voudra enrichir sa langue, l'imitation des meilleurs auteurs grecs et latins, et toutes leurs plus grandes vertus, comme un certain but, dirige la pointe de son style; car il n'y a point de doute que la plus grande part de l'artifice ne soit contenue en l'imitation : et tout ainsi que ce fut le plus louable aux anciens de bien inventer, aussi est-ce le plus utile de bien imiter, mme ceux dont la langue n'est encore bien copieuse et riche. défense et illustration de la langue française est un manifeste, c'est-à-dire un texte qui inaugure un mouvement et qui donne ses principales idées. quant aux coupes fminines, apostrophes, accents, l' masculin et l' fminin, et autres telles choses vulgaires, notre pote les apprendra de ceux qui en ont crit. iii : pourquoi la langue franaise n'est si riche que la grecque et latine. je reviens aux potes et orateurs, principal objet de la matire que je traite, qui est l'ornement et illustration de notre langue. du bellay, page de titre de défense et illustration de la langue française. mais je dirai bien que notre langue n'est tant irrgulire qu'on voudrait bien dire : vu qu'elle se dcline, sinon par les noms, pronoms et participes, pour le moins par les verbes, en tous leurs temps, modes et personnes. l'alternance des rimes masculines et féminines est recommandée. en cas de réutilisation des textes de cette page, voyez comment citer les auteurs et mentionner la licence. ainsi puis-je dire de notre langue, qui commence encore fleurir sans fructifier, ou plutt, comme une plante et vergette, n'a point encore fleuri, tant s'en faut qu'elle ait apport tout le fruit qu'elle pourrait bien produire.

ces mots-l donc seront en notre langue comme trangers en une cit : auxquels toutefois les priphrases serviront de truchements. mais cela requiert bien un oeuvre entier : et ne serait aprs tant d'excellentes plumes qui en ont crit, mme de notre temps, que retisser (comme on dit) la toile de pnlope. finalement je ne parlerai de tant de mtiers, arts et sciences qui florissent entre nous, comme la musique, peinture, statuaire, architecture et autres, non gures moins que jadis entre les grecs et les romains. ce tant louable labeur de traduire ne me semble moyen unique et suffisant pour lever notre vulgaire l'gal et parangon des autres plus fameuses langues. dans cette perspective de rivalité admirative envers l’italie, du bellay s’emploie à fonder une poétique plagiant, intégrant et dépassant les modèles italiens puis antiques, afin de faire accéder le français au rang des langues matricielles. o combien je dsire voir scher ces printemps, chtier ces petites jeunesses, rabattre ces coups d'essai, tarir ces fontaines, bref, abolir tous ces beaux titres assez suffisants pour dgoter tout lecteur savant d'en lire davantage. vu que la posie (comme dit cicron) a t invente par observation de prudence et mesure des oreilles, dont le jugement est trs superbe, comme de celles qui rpudient toutes choses pres et rudes, non seulement en composition et structure de mots, mais aussi en modulation de voix. on peut également employer les mots étrangers existants et les incorporer au français si on ne trouve pas d'équivalent dans le stock français. pour le sonnet donc tu as ptrarque et quelques modernes italiens. certainement ce serait chose trop facile, et pourtant contemptible, se faire ternel par renomme, si la flicit de nature donne mme aux plus indoctes tait suffisante pour faire chose digne de l'immortalit. et de ce que je dis font bonne preuve cicron et virgile, que volontiers et par honneur je nomme toujours en la langue latine, desquels comme l'un se fut entirement adonn l'imitation des grecs, contrefit et exprima si au vif la copie de platon, la vhmence de dmosthne et la joyeuse douceur d'isocrate, que molon rhodian l'oyant quelquefois dclamer, s'cria qu'il emportait l'loquence grecque rome. tu as, lecteur, mon jugement de notre pote franais, lequel tu suivras, si tu le trouves bon, ou te tiendras au tien; si tu en as quelque autre. lesquels, combien qu'ils fussent, sans comparaison, plus que nous copieux et riches, nanmoins ont concd aux doctes hommes user souvent de mots non accoutums s choses non accoutumes. les mdecins (dit-il) promettent ce qui appartient aux mdecins : les feuvres traitent ce qui appartient aux feuvres : mais nous crivons ordinairement des pomes autant les indoctes comme les doctes. et si les raisons que j'ai allgues ne semblent assez fortes, je produirai, pour mes garants et dfenseurs, les anciens auteurs romains, potes principalement, et orateurs, lesquels (combien que cicron ait traduit quelques livres de xnophon et d'arate, et qu'horace baille les prceptes de bien traduire) ont vaqu cette partie plus pour leur tude, et profit particulier, que pour le publier l'amplification de leur langue, leur gloire et commodit d'autrui. les critures et langages ont t trouvs, non pour la conservation de nature, laquelle (comme divine qu'elle est) n'a mtier de notre aide, mais seulement notre bien et utilit :afin que prsents, absents, vifs et morts, manifestant l'un l'autre le secret de nos coeurs, plus facilement parvenions notre propre flicit, qui gt en l'intelligence des sciences, non point au son des paroles : et par consquent celles langues et celles critures devraient plus tre en usage lesquelles on apprendrait plus facilement. je ne souhaite moins que ces despourvus, ces humbles esperans, ces bannis de lyesse, ces esclaves, ces traverseurs soient renvoys la table ronde, et ces belles petites devises aux gentils hommes et damoiselles, d'o on les a empruntes. la grce d'elle est quand on dsigne le nom de quelque chose par ce qui lui est propre, comme le pre foudroyant pour jupiter, le dieu deux fois n pour bacchus, la vierge chasseresse pour diane. use donc hardiment de l'infinitif pour le nom, comme l'aller, le chanter, le vivre, le mourir ; de l'adjectif substantiv, comme le liquide des eaux, le vide de l'air, le frais des ombres, l'pais des forts, l'enrou des cimballes, pourvu que telle manire de parler ajoute quelque grce et vhmence, et non pas le chaud du feu, le froid de la glace, le dur du fer, et leurs semblables ; des verbes et participes, qui de leur nature n'ont point d'infinitifs aprs eux, avec des infinitifs, comme tremblant de mourir et volant d'y aller, pour craignant de mourir et se htant d'y aller ; des noms pour les adverbes, comme ils combattent obstins pour obstinment, il vole lger pour lgrement ; et mille autres manires de parler, que tu pourras mieux observer par frquente et curieuse lecture, que je ne te les saurais dire. seulement de la cogitation et de la pense: comme ces ides que platon constituait en toutes choses,Auxquelles, ainsi qu' une certaine espce imaginative, se rfre tout ce qu'on peut voir. et toutefois ces nations, o la philosophie a si volontiers habit, produisaient (ce crois-je) des personnes aussi barbares et inhumaines que nous sommes, et des paroles aussi tranges que les ntres. et je dis, que d'autant s'y doit-il plutt mettre, pour occuper le premier ce quoi les autres ont failli. je dis qu'icelle nature, qui en tout ge, en toute province, en toute habitude est toujours une mme chose, ainsi comme volontiers elle exerce son art par tout le monde, non moins en la terre qu'au ciel, et pour tre ententive la production des cratures raisonnables, n'oublie pourtant les irraisonnables, mais avec un gal artifice engendre celles-ci et celles-l : aussi est-elle digne d'tre connue et loue de toutes personnes, et en toutes langues. la vrit si bien par eux cherche, la disposition et l'ordre des choses, la sentencieuse brivet de l'un, et la divine copie de l'autre est propre eux, et non autres : mais la nature, dont ils ont si bien parl, est mre de tous les autres, et ne ddaigne point de se faire connatre ceux qui procurent avec toute industrie entendre ses secrets, non pour devenir grecs, mais pour tre faits philosophes. nul, s'il n'est vraiment du tout ignare, voire priv du sens commun, ne doute point que les choses n'aient premirement t, puis, aprs, les mots avoir t invents pour les signifier : et par consquent aux nouvelles choses tre ncessaire imposer nouveaux mots, principalement s arts, dont l'usage n'est point encore commun et vulgaire, ce qui peut arriver souvent notre pote, auquel sera ncessaire emprunter beaucoup de choses non encore traites en notre langue. je dis ceci parce qu'il y en a beaucoup en toutes langues qui, sans pntrer aux plus caches et intrieures parties de l'auteur qu'ils se sont propos, s'adaptent seulement au premier regard, et s'amusant la beaut des mots, perdent la force des choses. sonne-moi ces beaux sonnets, non moins docte que plaisante invention italienne, conforme de nom l'ode, et diffrente d'elle seulement, pour ce que le sonnet a certains vers rgls et limits et l'ode peut courir par toutes manires de vers librement, voire en inventer plaisir l'exemple d'horace, qui a chant en dix-neuf sortes de vers, comme disent les grammairiens. pour conclure ce propos, sache, lecteur, que celui sera vritablement le pote que je cherche en notre langue, qui me fera indigner, apaiser, jouir, douloir, aimer, har, admirer, tonner : bref, qui tiendra la bride de mes affections, me tournant et l, son plaisir. ne doute point que tous les pres crieraient la honte tre perdue, si j'osais reprendre ou amender quelque chose en ceux que jeunes ils ont appris, ce que je ne veux faire aussi : mais bien soutiens-je, que celui est trop grand admirateur de l'anciennet qui veut dfrauder les jeunes de leur gloire mrite, n'estimant rien, comme dit horace, sinon ce que la mort a sacr ; comme si le temps, ainsi que les vins, rendait les posies meilleures. manifeste de l'école de ronsard (la future pléiade) condamne les créations poétiques (néolatines) du moyen âge, tout en recommandant l'imitation des anciens et l'usage du français en tant que langue savante et ittéraire : le poète français, dûment pétri de culture gréco-latine, ne craindra pas d'enrichir sa langue maternelle par l'emprunt ou la création de de mots nouveaux avec « sage hardiesse ».: joachim du bellay, la dfense et illustration de la langue franaise, paris, nelson, 1936 [complt par l'dition louis humbert chez garnier]. il faut utiliser les mots spécifiques des métiers qui permettent de faire des comparaisons et de créer des images. or quant l'antiquit de ces vers que nous appelons rims, et que les autres vulgaires ont emprunts de nous, si on ajoute foi jean le maire de belges, diligent rechercheur de l'antiquit, bardus v, roi des gaules, en fut inventeur, et introduisit une secte de potes nommes bardes, lesquels chantaient mlodieusement leurs rimes avec instruments, louant les uns et blmant les autres : et taient (comme tmoigne diodore sicilien en son livre vie) de si grande estime entre les gaulois, que si deux armes ennemies taient prtes combattre, et lesdits potes se missent entre deux, la bataille cessait, et modrait chacun son ire. voil en bref les raisons qui m'ont fait penser que l'office et diligence des traducteurs autrement fort utiles pour instruire les ignorants des langues trangres en la connaissance des choses, n'est suffisante pour donner la ntre cette perfection et, comme font les peintres leurs tableaux, cette dernire main, que nous dsirons.

Défense et illustration de la langue française

quant aux autres parties de littrature, et ce rond de sciences, que les grecs ont nomm encyclopdie, j'en ai touch au commencement une partie de ce que m'en semble : c'est que l'industrie des fidles traducteurs est en cet endroit fort utile et ncessaire : et ne les doit retarder, s'ils rencontrent quelquefois des mots qui ne peuvent tre reus en la famille franaise, vu que les latins ne se sont point efforcs de traduire tous les vocables grecs, comme , et quasi tous les noms des sciences, les noms des figures, des herbes, des maladies, la sphre et ses parties, et gnralement la plus grande part des termes usits aux sciences naturelles et mathmatiques. quant la disposition des lettres capitales, eusbe, au livre de la prparation vanglique, dit que la sibylle rythre avait prophtis de jsus-christ, prposant chacun de ses vers certaines lettres, qui dclaraient le dernier avnement de christ. doctes, graves et labors; les autres d'un autre se dlectent. »(joachim du bellay, défense et illustration de la langue française, livre deuxième, chapitre ix, 1549)suggestion de livres…. que plt aux muses, qu'en toutes les espces de posies que j'ai nommes nous eussions beaucoup de telles imitations, qu'est cette glogue sur la naissance du fils de monseigneur le dauphin, mon gr un des meilleurs petits ouvrages que fit onc marot.égories : histoire du françaisthéorie littérairemouvement littérairemanifeste littéraireœuvre de joachim du bellaycatégories cachées : article de wikipédia avec notice d'autoritéportail:littérature/articles liésportail:renaissance/articles liésportail:époque moderne/articles liésportail:histoire/articles liésportail:linguistique/articles liésportail:sciences humaines et sociales/articles liés. l'autre est en un pigramme, o quelque autre oeuvre potique, une certaine lection des lettres capitales, disposes en sorte qu'elles portent ou le nom de l'auteur ou quelque sentence. ans après l'ordonnance de villers-cotterêts, par laquelle le roi françois ier a imposé le français (au détriment du latin) dans les cours de justice, la défense et illustration a joué un rôle décisif dans la promotion du parler national comme langue littéraire. pillez-moi, sans conscience, les sacrs trsors de ce temple delphique, ainsi que vous avez fait autrefois : et ne craignez plus ce muet apollon, ses faux oracles, ni ses flches rebouches. il faut donc ncessairement que ces deux langues soient entendues de celui qui veut acqurir cette copie et richesse d'invention, premire et principale pice du harnais de l'orateur. car la plus haute excellence de leur rpublique, voire du temps d'auguste, n'tait assez forte pour se dfendre contre l'injure du temps, par le moyen de son capitole, de ses thermes et magnifiques palais, sans le bnfice de leur langue, pour laquelle seulement nous les louons, nous les admirons, nous les adorons. je voudrais bien que notre langue ft si riche d'exemples domestiques, que n'eussions besoin d'avoir recours aux trangers. mais je serai bien d'avis qu'aprs les avoir apprises, on ne dprist la sienne : et que celui qui, par une inclination naturelle (ce qu'on peut juger par les oeuvres latines et toscanes de ptrarque et boccace, voire d'aucuns savants hommes de notre temps) se sentirait plus propre crire en sa langue qu'en grec ou en latin, s'tudit plutt se rendre immortel entre les siens, crivant bien en son vulgaire, que mal crivant en ces deux autres langues, tre vil aux doctes pareillement et aux indoctes. regarde principalement qu'en ton vers n'y ait rien dur, hyulque ou redondant ; que les priodes soient bien jointes, nombreuses, bien remplissant l'oreille : et telles, qu'ils n'excdent point ce terme et but que naturellement nous sentons, soit en lisant ou en coutant. mais si virgile et cicron se fussent contents d'imiter ceux de leur langue, qu'auraient les latins outre ennie ou lucrce, outre crasse ou antoine ? mais tout ainsi que les peintres et statuaires mettent plus grande industrie faire beaux et bien proportionns les corps qui sont nus, que les autres : aussi faudrait-il bien que ces vers non rims fussent bien charnus et nerveux, afin de compenser par ce moyen le dfaut de la rime. faut enrichir le vocabulaire français, comme les romains l'avaient fait pour le latin. voil la vraie pierre de touche o il faut que tu prouves tous pomes et en toutes langues. le temps viendra (peut-tre) et je l'espre moyennant la bonne destine franaise que ce noble et puissant royaume obtiendra son tour les rnes de la monarchie, et que notre langue (si avec franois n'est du tout ensevelie la langue franaise) qui commence encore jeter ses racines, sortira de terre, et s'lvera en telle hauteur et grosseur, qu'elle se pourra galer aux mmes grecs et romains, produisant comme eux des homres, dmosthnes, virgiles et cicrons, aussi bien que la france a quelquefois produit des pricls, nicias, alcibiades, thmistocles, csars et scipions. tu en as assez d’autres exemples ès grecs et latins, même en ces divines expériences de virgile, comme du fleuve glacé, des douze signes du zodiaque, d’iris, des douze labeurs d’hercule et autres. pour ce faire, te faudrait voir tous ces vieux romans et potes franais, o tu trouveras un ajourner pour faire jour, que les praticiens se sont fait propre ; anuyter pour faire nuit ; assener pour frapper o on visait, et proprement d'un coup de main ; isnel pour lger, et mille autres bons mots, que nous avons perdus par notre ngligence. le principal but o je vise, c'est la dfense de notre langue, l'ornement et amplification d'icelle, en quoi si je n'ai grandement soulag l'industrie et labeur de ceux qui aspirent cette gloire, ou si du tout je ne leur ai point aid, pour le moins je penserai avoir beaucoup fait, si je leur ai donn bonne volont. certainement si nous avions des mcnes et des augustes, les cieux et la nature ne sont point si ennemis de notre sicle, que n'eussions encore des virgiles. la gloire du peuple romain n'est moindre (comme a dit quel qu'un) en l'amplification de son langage, que de ses limites. quant moi, si j'tais enquis de ce qu'il me semble de nos meilleurs potes franais, je dirais l'exemple des stoques qui, interrogs si znon, si clante, si chrysippe sont sages, rpondent ceux-l certainement avoir t grands et vnrables, n'avoir eu toutefois ce qui est le plus excellent en la nature de l'homme : je rpondrais (dis-je) qu'ils ont bien crit, qu'ils ont illustr notre langue, que la france leur est oblige : mais aussi dirais-je bien, qu'on pourrait trouver en notre langue (si quelque savant homme y voulait mettre la main) une forme de posie beaucoup plus exquise, laquelle il faudrait chercher en ces vieux grecs et latins, non point s auteurs franais, parce qu'en ceux-ci on ne saurait prendre que bien peu, comme la peau et la couleur : en ceux-l on peut prendre la chair, les os, les nerfs et le sang. il me souvient de ces relique, qu'on voit seulement par une petite vitre, et qu'il n'est permis de toucher avec la main. ne s'agit pas de traduire les œuvres anciennes en français. cette œuvre publiée en 1549, quatre grandes idées sont développées pour renouveler la littérature française. iv : quels genres de pomes doit lire le pote franais. car je n'ignore point combien les jugements des hommes sont divers, comme en toutes choses, principalement en la posie, laquelle est comme une peinture, et non moins qu'elle sujette l'opinion du vulgire. telle oeuvre certainement serait leur immortelle gloire, honneur de la france et grande illustration de notre langue. les romains (dira quelqu'un) n'ont vaqu ce labeur de traduction, par quels moyens donc ont-ils pu ainsi enrichir leur langue, voire jusques l'galer quasi la grecque ? l'emploi des suffixes permet de nuancer le mot ( ronsard sera un grand utilisateur du procédé, comme amelette (âme), mignonnelette. l'autre, outre sa rime, qui n'est partout bien riche, est tant dnu de tous ces dlices et ornements potiques, qu'il mrite plus le nom de philosophe que de pote.

commencer donc entrer en matire, quant la signification de ce mot : barbares anciennement taient nomms ceux qui ineptement parlaient grec. quant aux comdies et tragdies, si les rois et les rpubliques les voulaient restituer en leur ancienne dignit, qu'ont usurpe les farces et moralits, je serais bien d'opinion que tu t'y employasses, et si tu le veux faire pour l'ornement de ta langue, tu sais o tu en dois trouver les archtypes. qu'on ne m'allgue point ici quelques-uns des ntres, qui sans doctrine, tout le moins non autre que mdiocre, ont acquis grand bruit en notre vulgaire. comme si en la faon qu'on rebtit un vieil difice ils s'attendaient rendre par ces pierres ramasses la ruine fabrique de ces langues sa premire grandeur et excellence. cela certainement non pour le dfaut de la nature d'elle, aussi apte engendrer que les autres, mais pour la coulpe de ceux qui l'ont eue en garde, et ne l'ont cultive suffisance, mais comme une plante sauvage, en celui mme dsert o elle avait commenc natre, sans jamais l'arroser, la tailler, ni dfendre des ronces et pines qui lui faisaient ombre, l'ont laisse envieillir et quasi mourir. ou, tout le moins, qui ne louera et approuvera l'industrie des autres ? je n'ignore point que quelques-uns ont fait une division de rime, l'une en son, et l'autre en criture, cause de ces diphtongues ai, ei, oi, faisant conscience de rimer maistre et prestre, fontaines et athnes, connaistre et naistre. cette mme antiquit se peut voir en tous les arguments de plaute, dont chacun en ses lettres capitales porte le nom de la comdie. défense et illustration de la langue française (la deffence et illustration de la langue francoyse dans l'orthographe originale) est un texte de théorie littéraire de la renaissance, écrit en 1549 par le poète français joachim du bellay, et souvent considéré comme le « manifeste » des poètes de la pléiade. et quelquefois tant prs du tombeau d'achille, s'cria hautement : o bienheureux adolescent, qui as trouv un tel buccinateur de tes louanges ! par quoi improprement nos anciens ont astreint le nom du genre sous l'espce, appelant rime cette consonance de syllabes la fin des vers, qui se devrait plutt nommeromoiotelentou, c'est--dire finissant mme, l'une des espces du rythme. nous ne vomissons pas nos paroles de l'estomac, comme les ivrognes ; nous ne les tranglons de la gorge, comme les grenouilles ; nous ne les dcoupons pas dedans le palais, comme les oiseaux ; nous ne les sifflons pas des lvres, comme les serpents. et ce (afin d'exposer plus clairement ce que j'ai dit) d'autant que les anciens usaient des langues qu'ils avaient suces avec le lait de la nourrice, et aussi bien parlaient les indoctes, comme les doctes, sinon que ceux-ci apprenaient les disciplines et l'art de bien dire, se rendant par ce moyen plus loquents que les autres. un ton polémique et militant lui donne cependant des allures de manifeste, inversant les intentions de l’auteur : sa carrière s’ouvre par une réflexion théorique sur la poésie, dont l’olive est l’illustration. liéessuivi des pages liéespages spécialesadresse permanenteinformation sur la page. voil une partie de ce que j'ai ou dire en beaucoup de lieux des meilleurs de notre langue. celui donc qui voudra faire oeuvre digne de prix en son vulgaire, laisse ce labeur de traduire, principalement les potes, ceux qui de chose laborieuse et peu profitable, j'ose dire encore inutile, voire pernicieuse l'accroissement de leur langue, emportent bon droit plus de modestie que de gloire. ce groupe est composé de plusieurs poètes qui possèdent une parfaite connaissance de la langue française, mais aussi du grec, du latin et de l'italien : les principaux sont ronsard et du bellay lui-même., organisation de bienfaisance régie par le paragraphe 501(c)(3) du code fiscal des états-unis. encore moins doit avoir lieu de ce que les romains nous ont appels barbares, vu leur ambition et insatiable faim de gloire, qui tchaient non seulement subjuguer, mais rendre toutes autres nations viles et abjectes auprs d'eux, principalement les gaulois, dont ils ont reu plus de honte et dommage que des autres. xi : qu'il est impossible d'galer les anciens en leurs langues. finalement j'estimerai l'art pouvoir exprimer la vive nergie de la nature, si vous pouviez rendre cette fabrique renouvele semblable l'antique, tant manque l'ide, de laquelle faudrait tirer l'exemple pour la rdifier. cette figure a beaucoup d'autres espces que tu trouveras chez les rhtoriciens, et a fort bonne grce, principalement aux descriptions, comme : depuis ceux qui voient premiers rougir l'aurore, jusques l o thtis reoit en ses ondes le fils d'hyprion, pour depuis l'orient jusques l'occident. reois donc avec cette accoutume bont, qui ne te rend moins aimable entre les plus petits, que ta vertu et autorit vnrable entre les plus grands, les premiers fruits, ou, pour mieux dire, les premires fleurs du printemps de celui qui en toute rvrence et humilit baise les mains de ta r. mais que par longue et diligente imitation de ceux qui ont occup les premiers, ce que nature n'a pourtant dni aux autres, nous ne puissions leur succder aussi bien en cela, que nous avons dj fait en la plus grande part de leurs arts mcaniques, et quelquefois en leur monarchie, je ne le dirai pas car telle injure ne s'tendrait seulement contre les esprits des hommes, mais contre dieu, qui a donn pour loi inviolable toute chose cre, de ne durer perptuellement, mais passer sans fin d'un tat en l'autre : tant la fin et corruption de l'un, le commencement et gnration de l'autre. et ce que je dis des langues latine et grecque se doit rciproquement dire de tous les vulgaires, dont j'allguerai seulement un ptrarque, duquel j'ose bien dire que, si homre et virgile renaissant avaient entrepris de le traduire, ils ne le pourraient rendre avec la mme grce et navet qu'il est en son vulgaire toscan. quant aux pithtes, qui sont en nos potes franais, la plus grande part ou froids, ou oiseuses, ou mal propos, je veux que tu en uses de sorte que sans eux ce que tu dirais serait beaucoup moindre, comme la flamme dvorante, les soucis mordants, la geinante sollicitude, et regarde bien qu'ils soient convenables, non seulement leurs substantifs, mais aussi ce que tu dcriras, afin que tu ne dises l'eau ondoyante, quand tu veux la dcrire imptueuse, ou la flamme ardente, quand tu veux la montrer languissante. j’ai quasi oublié un autre défaut bien usité et de très mauvaise grâce : c’est quand en la quadrature des vers héroïques la sentence est trop abruptement coupée, comme : sinon que tu en montres un plus sûr. à cette époque le latin, langue des savants qui était aussi utilisée par les poètes et écrivains, occupe une place très importante dans la production intellectuelle. et bien souvent, tonns de la difficult et longueur d'apprendre des mots seulement, nous laissons tout par dsespoir, et hassons les lettres premier que les ayons gotes, ou commenc les aimer. toutefois parce qu'il a crit en italien, tant en vers comme en prose, il a illustr et sa langue et son nom, trop plus qu'ils n'taient auparavant. vi : d'inventer des mots, et de quelques autres choses que doit observer le pote franais. donc si la philosophie seme par aristote et platon au fertile champ attique tait replante en notre plaine franaise, ce ne serait la jeter entre les ronces et pines, o elle devnt strile : mais ce serait la faire de lointaine, prochaine, et d'trangre, citadine de notre rpublique. l'honneur nourrit les arts, nous sommes tous par la gloire enflamms l'tude des sciences, et ne s'lvent jamais les choses qu'on voit tre dprises de tous.


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